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La Ligue arabe reste en Syrie malgré les violences

Les observateurs de la Ligue arabe devraient rester en Syrie. [SANA]
Les observateurs de la Ligue arabe devraient rester en Syrie. - [SANA]
La Ligue arabe s'est prononcée dimanche pour la poursuite de sa mission d'observateurs en Syrie, malgré les critiques la visant. De nouvelles violences ont fait ce week-end plus de 40 tués.

Le comité ministériel de la Ligue en charge du dossier syrien a décidé de "donner aux observateurs le temps nécessaire pour poursuivre leur mission conformément au protocole", après avoir examiné le premier rapport du chef des observateurs, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, précise un communiqué.

Le protocole arabe accepté par le pouvoir syrien prévoit, outre la mission d'observation, l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse. Le comité, à l'issue d'une réunion au Caire, a également "appelé le gouvernement syrien et tous les groupes armés à stopper immédiatement tous les actes de violence".

Critique lancée

Le rapport de Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi indique que les observateurs ont été "soumis à du harcèlement par le gouvernement syrien et par l'opposition", avait précisé auparavant un diplomate arabe. Et il conclut que la Syrie n'a que partiellement rempli son engagement de libérer les prisonniers politiques, dont certains restent détenus dans des sites secrets, a rapporté la chaîne de télévision Al-Jazeera, qui cite des éléments du rapport obtenus avant la diffusion officielle.

Le comité a auditionné le général soudanais, à la tête des 163 observateurs au total actuellement en Syrie, qui présentait un premier rapport. Ce rapport est intervenu alors que les appels se multiplient pour que le dossier syrien soit transféré à l'ONU.

Accusation auparavant

L'opposition syrienne a elle accusé les observateurs d'être "manipulés" par le régime du président Bachar al-Assad et la Ligue de s'être montrée incapable de faire cesser les violences. Les premiers observateurs ont entamé leur mission le 26 décembre à Damas, tandis que la dernière délégation en date est arrivée samedi, en provenance de Jordanie, pour surveiller l'application d'un plan arabe de sortie de crise prévoyant en premier lieu l'arrêt des violences.

La Syrie est en proie depuis la mi-mars à un mouvement de contestation réprimé dans le sang, qui tend à se transformer en conflit armé entre l'armée et des soldats ayant notamment rejoint l'"Armée syrienne libre".

Dans la nuit de samedi à dimanche, de violents affrontements ont opposé des soldats et des déserteurs dans le village de Basr al-Harir, dans la province de Deraa (sud), faisant 11 tués dans les rangs de l'armée régulière, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Plus de 5000 tués évoqués

Par ailleurs, au moins dix civils ont été tués dimanche par les tirs des forces du régime, donc sept dans la province de Homs, haut lieu de la contestation, toujours selon l'OSDH. Depuis plus de neuf mois, la répression de la révolte a fait plus de 5000 tués, selon une estimation de l'ONU en décembre, et samedi, 21 civils, dont quatre manifestants pro-Assad, ont encore péri.

Vendredi, un nouvel attentat dans le centre de Damas avait aussi fait 26 tués. Le général Dabi, dont la nomination fait polémique car il a dirigé un temps au Soudan les forces nordistes pendant la guerre civile avec le Sud, avant d'être impliqué dans le conflit au Darfour, a estimé dans le journal britannique "The Observer" qu'il était trop tôt pour juger sa mission.

Bateaux russes

"C'est la première fois que la Ligue organise une telle mission. Et elle vient juste de commencer, donc je n'ai pas encore eu le temps de me faire une opinion", a-t-il déclaré. La Ligue arabe a récemment reconnu des "erreurs" mais a défendu la mission, assurant qu'elle avait permis la libération de détenus et le retrait des chars des villes, des affirmations contestées par les militants pro-démocratie.

Dans le même temps, en signe des liens solides entre Damas et Moscou, une flotte russe composée de navires de guerre, de sous-marins, d'avions de combats, d'hélicoptères et plusieurs systèmes de missiles anti-aériens, a accosté dans la base navale de Tartous en Syrie, a annoncé l'agence syrienne SANA.

ats/vkiss

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