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Le président al-Assad dénonce un complot

Bachar al Assad envoie des piques à la Ligue arabe
Bachar al-Assad a envoyé des piques à la Ligue arabe dans son 4e discours à la nation.
Le président syrien Bachar al-Assad a promis mardi dans un discours à la nation de frapper "les terroristes d'une main de fer". Il a raillé les tentatives de la Ligue arabe de mettre un terme aux violences, alors que certains observateurs de la Ligue ont été blessés à Lattaquié.

Dans un discours prononcé à l'université de Damas et retransmis à la télévision d'Etat, le président syrien a affirmé que le rétablissement de l'ordre est une priorité. "Il n'y a aucune tolérance pour le terrorisme ni pour ceux qui utilisent des armes pour tuer", a-t-il dit, soulignant qu'il fallait "frapper les terroristes d'une main de fer".

Le président syrien a également accusé des pays étrangers de "comploter" contre la Syrie, lançant: "Leur rêve tournera au cauchemar. Nous n'allons pas permettre la défaite de la Syrie qui signifiera la chute de la région entière".

"Incitation à la violence"

L'opposition syrienne a estimé que ce discours, le quatrième depuis le début de la révolte, était une "incitation à la violence" et "à la guerre civile" laissant présager "un comportement encore plus criminel" de la part du régime.

Bachar Al-Assad a une nouvelle fois exclu de quitter le pouvoir. "Je ne suis pas quelqu'un qui abandonne ses responsabilités", a-t-il déclaré. "Je suis au pouvoir parce que j'ai le soutien du peuple et si je quitte le pouvoir ce sera parce que le peuple le désire."

Il a ajouté qu'un référendum sur une nouvelle Constitution, annoncé à l'automne par les autorités, aurait lieu "la première semaine de mars". Bachar al-Assad a également évoqué "l'idée d'un élargissement du gouvernement qui accueillera toutes les forces politiques". Mais, a-t-il précisé, "nous ne voulons pas d'opposants qui reçoivent des (ordres) de l'étranger, qui nous font du chantage".

Observateurs blessés

Selon le chef des opérations syriennes au siège de la Ligue arabe au Caire, Adnan al Khodheir, onze membres de la mission d'observation ont été blessés lors de l'attaque de leurs véhicules par des manifestants à Lattaquié. "L'échec (du gouvernement) à fournir une protection adaptée à Lattaquié et dans les autres secteurs où la mission est déployée est considérée comme une grave violation par le gouvernement de ses engagements", a estimé l'organisation panarabe dans un communiqué.

Recevant le chef des observateurs, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé que Damas continuerait à assurer leur protection et empêcherait toute action entravant leur tâche.

Les observateurs de la Ligue arabe devraient rester en Syrie. [SANA]
Les observateurs de la Ligue arabe devraient rester en Syrie. [SANA]

Le ministre tunisien des Affaires étrangères Rafik Abdessalem a estimé que "l'attaque de Lattaquié soulève des doutes quant à la poursuite de la mission" tandis que son homologue français Alain Juppé a condamné ces attaques et demandé au régime d'assurer la protection de la mission arabe.

Piques à la Ligue arabe

Bachar al-Assad ne s'est pas privé d'envoyer des piques à l'organisation panarabe. "La Ligue arabe a échoué depuis six décennies à protéger les intérêts arabes. Nous ne devrions pas être surpris", a-t-il déclaré dans son discours.

La Syrie ne "fermera pas la porte" à une solution arabe tant qu'elle respectera "la souveraineté de la Syrie", a-t-il toutefois ajouté.

La Ligue a dépêché fin décembre des observateurs sur le terrain chargés de vérifier l'application d'un plan de résolution de la crise accepté par Bachar al-Assad début novembre. Les observateurs sont toutefois vivement critiqués par l'opposition pour leur inefficacité à faire cesser les violences, avec 400 morts recensés par l'ONU depuis leur arrivée.

agences/lan

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