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Nouvelle expertise pour le forcené Behring Breivik

Anders Behring Breivi auitte le Palais de justice d'Oslo dans une voiture de la police. [Jon-Are Berg-Jacobsen / Aftenposten]
Deux nouveaux experts devront se prononcer sur la santé mentale de l'extrémiste de droite. - [Jon-Are Berg-Jacobsen / Aftenposten]
Le tribunal d'Oslo a ordonné vendredi une nouvelle expertise psychiatrique de l'auteur des attaques du 22 juillet en Norvège. Anders Behring Breivik a été déclaré pénalement irresponsable l'an dernier par deux experts dont les conclusions sont vivement contestées.

"La gravité du dossier plaide pour que la responsabilité pénale (de Behring Breivik) soit de nouveau examinée", a déclaré la juge Wenche Elizabeth Arntzen lors d'une conférence de presse.

Deux nouveaux experts, Agnar Aspaas et Terje Toerrisen, devront donc se prononcer sur la santé mentale de l'extrémiste de droite de 32 ans, responsable de la mort de 77 personnes, "avant le début du procès" prévu le 16 avril.

Une nouvelle expertise risque toutefois d'être compliquée par le refus de Behring Breivik, déjà exprimé par le truchement de son avocat, de se prêter à de nouveaux examens.

Premier rapport contesté

Les procureurs présentent les conclusions du rapport psychiatrique de Breivik, déclaré irresponsable. [KEYSTONE - Cornelius Poppe/Scanpix Norway]
Les procureurs présentent les conclusions du rapport psychiatrique de Breivik, déclaré irresponsable. [KEYSTONE - Cornelius Poppe/Scanpix Norway]

Fin novembre, deux premiers experts-psychiatres mandatés par le tribunal d'Oslo avaient conclu que Behring Breivik était psychotique, souffrant de "schizophrénie paranoïde", et qu'il était donc pénalement irresponsable.

Si de telles conclusions devaient être confirmées, Behring Breivik, auteur du massacre le plus sanglant commis en Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale, serait passible d'un internement psychiatrique plutôt que d'une peine de prison classique.

"La décision (de vendredi) n'implique aucune critique du rapport des premiers experts", a précisé Wenche Elizabeth Arntzen, soulignant "la nécessité d'éclairer cette affaire le mieux possible".

Ce premier rapport avait fait des vagues en Norvège où de nombreuses voix ont souligné la minutie avec laquelle Behring Breivik avait préparé son projet meurtrier pendant plusieurs années et la froideur méthodique avec laquelle il l'avait mis à exécution.

Le 22 juillet, déguisé en policier, il avait fait feu pendant plus d'une heure contre un rassemblement de jeunes travaillistes sur l'île d'Utoeya, près d'Oslo, après avoir fait exploser une bombe près du siège du gouvernement norvégien. Les deux attaques avaient fait au total 77 morts.

"Un univers d'illusions"

Dans le portrait qu'ils avaient dressé, les deux premiers experts décrivaient un individu perdu "dans un univers d'illusions" guidant ses pensées et ses gestes, incapable de vivre en société et revendiquant les droits de vie et de mort.

Face à la controverse provoquée, plusieurs avocats des proches des victimes et des survivants ont demandé une nouvelle expertise psychiatrique.

D'autant que les médias ont révélé que trois psychologues et un psychiatre chargés du suivi de Behring Breivik en prison ont dit ne pas avoir relevé chez lui de signes de psychose et estimé qu'il ne nécessitait pas de traitement médical.

De leur côté, ni la défense ni le Parquet n'ont souhaité une autre expertise. En dernier ressort, il reviendra au tribunal d'Oslo de décider si Behring Breivik est pénalement responsable ou non lors de son procès.

ats/pima

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