Les forces gouvernementales se sont retirées vers leurs bases et les combattants extrémistes les ont remplacées sur les barrages de contrôle de la ville. Les militants d'Al-Qaïda ont pris d'assaut la prison de la ville, libérant plus d'une centaine de détenus, dont des membres de la mouvance extrémiste, selon des sources tribales.
Deux militaires ont également été tués en tentant de s'opposer à l'assaut contre la prison, seule résistance aux combattants intégristes lors de la prise de contrôle de la ville, selon un responsable local. "Il n'y a presque pas eu de combats", a dit un chef tribal.
L'assaut contre Radah a été déclenché dimanche soir et les combattants ont contrôlé la ville en quelques heures. A deux heures de Sanaa La prise de cette ville rapproche de la capitale yéménite les combattants islamistes qui contrôlaient jusqu'à présent des localités du sud et de l'est du pays.
A deux heures de route de Sanaa
Les hommes du réseau extrémiste sont désormais à deux heures de route de Sanaa et peuvent contrôler le noeud routier stratégique qui relie la capitale aux régions du sud et du sud-ouest du Yémen. Ils ont également pris le quartier général de la police de Radah et saisi deux véhicules de la police équipés de mitrailleuses.
A la mi-journée, deux personnes qui tentaient de s'opposer dans la ville de Radah, les armes en main, aux combattants d'Al-Qaïda, ont été tués dans des échanges de tirs, selon un responsable local.
Par ailleurs, de nombreux habitants de la ville de Bayda, le chef lieu de la province du même nom, ont manifesté pour demander la démission du gouverneur et des responsables régionaux de sécurité qu'ils ont accusés d'avoir "livré Radah à Al-Qaïda".
Affaiblissement du pouvoir central
Selon des sources tribales, les hommes qui ont mené l'assaut sont conduits par Tarek al-Dahab, un beau-frère de l'imam radical américano-yéménite Anwar Al-Aulaqi, tué le 30 septembre dans une frappe américaine au Yémen.
Al-Qaïda a mis à profit l'affaiblissement du pouvoir central à Sanaa, confronté depuis janvier 2011 à une révolte populaire contre le président Ali Abdallah Saleh, pour renforcer sa présence dans le sud et l'est du pays.
En mai dernier, des centaines de combattants se réclamant des "Partisans de la Charia", une organisation liée à Al-Qaïda, avaient pris le contrôle de Zinjibar, la capitale de la province sudiste d'Abyane. Ils avaient également étendu leur contrôle à d'autres localités de cette province et de celle voisine de Chabwa.
agences/pym