Mitt Romney a remporté les deux premières étapes, dans l'Iowa et le New Hampshire, du processus de sélection du candidat qui affrontera le président sortant démocrate Barack Obama à la présidentielle. Pour s'envoler vers l'investiture, il compte sur une nouvelle victoire en Caroline du Sud où une élection primaire se tiendra samedi.
Mais lundi soir, ses adversaires ont tout tenté pour le déstabiliser. Mitt Romney a dû faire face aux quatre autres républicains restant en lice: Newt Gingrich, Ron Paul, Rick Santorum et Rick Perry.
Nombreuses polémiques
Le chrétien conservateur Rick Santorum s'est lancé dans une violente mise en cause de Mitt Romney et du comité d'action politique ("SuperPAC") qui le soutient. Il a reproché à cette officine d'avoir mis sur les écrans de télévision un spot qui affirme qu'il soutenait le vote des prisonniers condamnés. Rick Santorum a qualifié l'accusation d'"inexacte", ajoutant que Mitt Romney a autorisé une telle pratique lorsqu'il était gouverneur du Massachusetts.
Mitt Romney a également dû défendre son action à la tête du fonds d'investissement Bain Capital dans les années 1980 et 1990. Selon ses adversaires, il aurait "pillé" des entreprises, en s'enrichissant au passage. "Il y avait une pratique dans certaines entreprises (...) de les laisser avec une dette énorme, et ensuite en un, deux ou trois ans, de les mener à la faillite. Je pense qu'il doit répondre à cela", a dit Newt Gingrich.
Romney se défend
Mitt Romney a affirmé que son bilan était "positif" et que son action a créé des dizaines de milliers d'emplois.
Par ailleurs, sous la pression accrue de ses adversaires, il a indiqué pour la première fois qu'il allait révéler le montant de ses impôts: "Si je deviens le candidat (républicain) --dans le passé les gens l'ont publié vers avril -- c'est ce que je ferai probablement".
Face à des adversaires à l'offensive, Mitt Romney a réaffirmé sa fidélité au credo républicain: intervention minimale du gouvernement dans la vie économique. Il a jugé qu'il n'était pas nécessaire pour les Etats-Unis "de courir en Europe pour sauver leur système bancaire". De son côté, Newt Gingrich s'est attiré des applaudissements nourris en qualifiant Barack Obama de président des "bons alimentaires", fustigeant la dépendance des Américains pauvres envers l'Etat fédéral.
Ron Paul a maintenu ses positions non-interventionnistes, mais s'est attiré la réprobation du public en affirmant: "nous bombardons sans fin ces autres pays et ensuite nous nous demandons pourquoi ils le prennent mal".
Romney toujours favori
Lundi matin, le modéré Jon Huntsman, dont la campagne n'a jamais vraiment décollé, a annoncé son retrait de la course à l'investiture républicaine et a appelé à soutenir Mitt Romney. Jon Huntsman a fustigé le ton agressif et "nauséabond" qui selon lui s'est emparé de la campagne entre candidats républicains (voir Présidentielle américaine).
Mitt Romney est en tête des sondages en Caroline du Sud, mais son appartenance à la religion mormone pourrait devenir un handicap dans cet Etat du Sud, où 60% des électeurs républicains sont des chrétiens évangéliques.
Selon un nouveau sondage CNN/ORC publié lundi, Mitt Romney est au coude à coude avec Barack Obama, le républicain prenant un léger avantage à 48% contre 47% chez les électeurs inscrits. Barack Obama garde l'avantage sur MM. Gingrich, Santorum et Paul, selon ce sondage réalisé les 11 et 12 janvier auprès de 1021 personnes, avec une marge d'erreur de plus ou moins trois points de pourcentage.
afp/pima