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Plan de transition de la Ligue arabe refusé en Syrie

Les ministres de la Ligue arabe se sont rencontrés dimanche au Caire en Egypte pour discuter du plan de transition syrien. [REUTERS - Suhaib Salem]
Les ministres de la Ligue arabe se sont rencontrés dimanche au Caire en Egypte pour discuter du plan de transition syrien. - [REUTERS - Suhaib Salem]
Les chefs de diplomatie arabes ont adopté dimanche un nouveau règlement en Syrie prévoyant un transfert de pouvoirs du président Bachar al-Assad à son adjoint et un cabinet d'union, avec l'intention d'obtenir le soutien de l'ONU à leur plan. Le régime syrien a aussitôt rejeté ce nouveau plan, en le qualifiant d'"ingérence flagrante dans ses affaires intérieures".

Les chefs de diplomatie de la Ligue arabe ont décidé de prolonger la mission des observateurs, mais cette question a été éclipsée par les clauses du nouveau plan qui, selon le ministre des Affaires étrangères du Qatar Cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani, vise à "un départ du régime syrien de manière pacifique". Les annonces de la Ligue arabe ont été faites lors d'une conférence de presse, après une réunion ministérielle au Caire de près de cinq heures.

La nouvelle initiative appelle le président syrien Bachar al-Assad à déléguer "des prérogatives au vice-président pour traiter avec un gouvernement d'union nationale" appelé à être "formé dans les deux mois". La mission du cabinet sera d'appliquer le plan arabe et de préparer des élections législatives et présidentielle pluralistes et libres sous supervision arabe et internationale", ajoute le plan.

"La Syrie rejette les décisions prises à son encontre en dehors du plan du travail arabe et considère que celles-ci portent atteinte à sa souveraineté nationale et (constituent) une ingérence flagrante dans ses affaires intérieures", selon un responsable cité par la télévision officielle syrienne.

Soutien de l'ONU requis

"Nous allons informer l'ONU de l'ensemble des résolutions de la Ligue arabe (...) en vue de son approbation", a dit Cheikh Hamad, en appelant de nouveau à "l'arrêt de toutes les formes de violences", à la libération des détenus et à éliminer toute "présence armée dans la rue". Nabil al-Arabi a expliqué que la demande d'appui de l'ONU visait à "donner plus de poids" à l'initiative arabe.

Les ministres ont aussi décidé de prolonger la mission des observateurs malgré les critiques, notamment de l'opposition syrienne, contre son incapacité à faire cesser l'effusion de sang, et d'augmenter le nombre des observateurs. Il y est demandé au pouvoir de "faciliter leur travail".

Divergences au sein de la Ligue arabe

Des divergences sont apparues durant la réunion arabe avec l'annonce par l'Arabie saoudite de sa décision de retirer ses observateurs de la mission, en arguant du non respect par le régime Assad des clauses du précédent plan arabe.

Selon l'ONU, plus de 5.400 personnes ont perdu la vie en dix mois de révolte et de répression en Syrie dont plusieurs centaines depuis le début de la mission arabe. Les observateurs ont été déployés le 26 décembre après l'accord donné par le pouvoir à Damas à un protocole régissant leur mission, qui prévoit un arrêt des violences, le retrait des chars des villes et le déplacement libre des médias étrangers. Mais aucune des clauses n'a été respectée.

Départ d'al-Assad pas explicite

La mention du "départ du régime" ne figure pas dans le texte final arabe. "La demande d'un appui de l'ONU est importante (...) mais toute transition sérieuse doit commencer par une annonce départ d'Assad", a dit à la presse au Caire Burhan Ghalioun, chef du Conseil national de transition syrien (CNS) dont le groupe s'apprête à envoyer une mission auprès de l'ONU à New York.

Le CNS réclame le transfert du dossier syrien à l'ONU et veut désormais une saisie de la Cour pénale internationale (CPI). Il demande aussi l'imposition d'un "embargo aérien" à la Syrie et la création de "zones sûres en vue de l'acheminement de l'aide humanitaire".

afp/pbug

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Combats sur le terrain

Sur le terrain, des soldats déserteurs ont brièvement pris samedi soir la ville de Douma, à seulement 20 km au nord-est de Damas, après de violents combats avec les forces de sécurité, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Et dimanche, des affrontements ont de nouveau eu lieu dans cette région. Aucune information de source indépendante n'était disponible sur ces combats, la presse étrangère ayant interdiction de circuler librement dans le pays.

Signe que la contestation se rapproche de la capitale, des combats se sont déroulés aussi entre l'armée régulière et des groupes de déserteurs à Talfita, selon l'OSDH. Sept personnes dont quatre militaires et un déserteur ont péri dans les violences près de Damas et à Idleb (nord-ouest).