Cette estimation de spécialistes de l'Université de Tokyo est notamment fondée sur les données de l'Agence de météorologie nippone selon laquelle une moyenne quotidienne de 1,48 séisme de magnitude supérieure à 3 a été enregistrée dans la région de Tokyo depuis la catastrophe qui a ravagé il y a plus de dix mois le littoral nord-est de l'archipel.
De nombreuses secousses se produisent depuis toujours qui ne sont pas nécessairement ressenties par l'humain et ne provoquent aucun dégât. Ce chiffre est toutefois cinq fois plus élevé que celui généralement observé avant le 11 mars 2011, selon les chercheurs cités par plusieurs journaux nippons. La sismicité est devenue plus importante dans la région de la capitale, ce qui entraîne un risque plus grand de fort séisme, a expliqué Naoshi Hirata.
Prévisions revues à la hausse
Les autorités gouvernementales évaluent pour leur part jusqu'à présent le risque à 70% dans les trois décennies à venir. Les craintes de prochaines grosses secousses ont redoublé depuis le séisme de magnitude 9,0 survenu au large des côtes nord-est du Japon, déclenchant un terrible tsunami qui a tué plus de 19'000 personnes et provoqué un accident sans précédent à la centrale nucléaire de Fukushima.
Le dernier séisme très meurtrier dans la capitale remonte quant à lui au 1er septembre 1923. Ce "grand tremblement de terre du Kanto (est)" a fait plus de 100'000 morts, beaucoup ayant péri dans des incendies.
Le Japon, situé au confluent de quatre plaques tectoniques, enregistre chaque année sur son territoire plus de 20% des séismes les plus violents recensés sur la planète. La vaste conurbation de Tokyo, où vivent près de 35 millions de personnes, se trouve en un des points considérés comme les plus dangereux.
afp/cab
Nucléaire nippon sous surveillance
Les autorités nippones ont indiqué lundi avoir demandé à l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) d'installer un bureau permanent dans la préfecture de Fukushima, dans le cadre du suivi de l'accident atomique provoqué par le séisme et le tsunami du 11 mars.
L'AIEA, basée à Vienne, a des bureaux partout dans le monde --y compris à Tokyo-- mais elle n'a normalement pas de base permanente pour surveiller les sites de réacteurs commerciaux.
Le gouvernement a imposé "tests de résistance" sur les réacteurs nippons stoppés pour maintenance ou autre raison avant un éventuel redémarrage.
L'opposition du public japonais à l'emploi de l'énergie nucléaire s'est intensifiée après la catastrophe de Fukushima qui a contaminé l'environnement et forcé des dizaines de milliers d'habitants des environs à évacuer leur maison.
Sur les 54 réacteurs nucléaires que compte le Japon, seulement cinq sont encore en activité. Il seront également stoppés pour entretien régulier d'ici au mois de mai, et nul ne sait quand les tranches déjà arrêtées pourront être remises en service, l'approbation des autorités locales étant requise.