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Mitt Romney avait un compte bancaire en Suisse

Mitt Romney savoure sa victoire devant ses partisans réunis à son QG de campagne. [Charles Dharapak]
La fortune de Mitt Romney (250 millions de dollars) provient en grande partie du fonds d'investissement Bain Capital. - [Charles Dharapak]
Le candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine Mitt Romney a fermé en 2010 un compte bancaire en Suisse. Embarrassé par des questions portant sur sa fortune, le candidat a été contraint de publier sa déclaration d'impôts pour 2010 et une estimation pour 2011.

Le candidat aux primaires républicaines aux Etats-Unis, Mitt Romney, a révélé qu'il possédait un compte bancaire en Suisse jusqu'en 2010. Un spécialiste en investissement avait alors estimé que ce compte pourrait être politiquement embarrassant pour Mitt Romney. Sous la pression grandissante de ses rivaux, le candidat à l'investiture républicaine à la Maison Blanche Mitt Romney a fini par publier mardi ses feuilles d'impôts, qui confirment son statut de multimillionnaire en dollars, selon le Washington Post.

Mitt Romney, le mormon qui a fait fortune à la tête d'un fonds d'investissement, a déclaré des revenus de 21,7 millions de dollars pour 2010 et de 20,9 millions pour 2011, a rapporté le quotidien, le candidat lui ayant communiqué ses documents fiscaux. Au total pour ces deux années-là, le foyer fiscal de Mitt Romney a donné 7 millions de dollars à des oeuvres de charité - pour l'essentiel à l'Eglise mormone - et payé 6,2 millions de dollars d'impôts fédéraux.

Taux plutôt bas

Les trois millions de dollars de contributions versées en 2010 représentent un taux effectif d'imposition de 13,9% et les 3,2 millions de dollars payés l'an dernier un taux de 15,4%.

Le taux de prélèvement dont s'acquitte Mitt Romney est certes proche de la moyenne de 15% qui frappe les revenus du capital, mais bien inférieurs aux 35% que paient au maximum les salariés, faisant dire aux partisans d'une hausse d'impôts qu'il s'agit là d'une injustice à réparer.

Newt Gingrich célébrant sa victoire à Columbia en Caroline du Sud, soutenu par sa femme Callista. [Mary Ann Chastain / Reuters]
Newt Gingrich célébrant sa victoire à Columbia en Caroline du Sud, soutenu par sa femme Callista. [Mary Ann Chastain / Reuters]

Les rivaux de Mitt Romney l'avaient mis en demeure de publier sa déclaration d'impôts (lire: Présidentielle américaine), comme eux-mêmes l'avaient déjà fait. Mais le candidat fortuné avait tergiversé. Une attitude qu'il a fini par abandonner après avoir été battu par Newt Gingrich aux primaires de Caroline du Sud (lire: Présidentielle américaine). Les prochaines, en Floride, s'annoncent très disputées.

Fortune de 250 millions

La fortune de Mitt Romney - évaluée à 250 millions de dollars - et le fait qu'elle vienne de la gestion du fonds d'investissement Bain Capital, pourraient être considérés comme des handicaps, le pays traversant sa plus grave crise économique depuis les années 1930. Certains de ses concurrents, tel le gouverneur républicain du Texas Rick Perry, avant son abandon le 19 janvier, ne se sont pas fait faute d'insister sur ce défaut de la cuirasse de Mitt Romney.

Aussi bien chez les Républicains que chez les Démocrates, ses adversaires l'ont accusé d'avoir fait fortune sur le dos de sociétés en faillite, dont les naufrages ont mis des milliers d'Américains au chômage, du temps où il était le fondateur de Bain Capital (1984-1999). Mitt Romney a répliqué en affirmant au contraire que l'intervention de Bain Capital avait sauvé des dizaines de milliers d'emplois grâce au redressement d'entreprises en difficultés.

Mais le débat qui s'annonce comme l'une des clés de la présidentielle en novembre est ailleurs. Le président Obama réclame que les riches et les grandes sociétés payent davantage d'impôts afin d'aider le pays à alléger son énorme dette. Les Républicains s'opposent à toute hausse des taxes, qu'ils estiment préjudiciable à l'emploi.

agences/pbug

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Romney et Gingrinch à couteaux tirés

Mitt Romney, a tenté lundi de reprendre la main sur son adversaire Newt Gingrich, vainqueur de la dernière primaire, en l'accusant de lobbying lors d'un débat télévisé musclé à Tampa en Floride.

"Je ne pense pas que nous puissions reprendre la Maison Blanche si la personne qui mène notre parti est la même qui travaillait pour le lobbyiste en chef de Freddie Mac", a lancé Mitt Romney à l'endroit de Newt Gingrich, le débat à peine commencé.

Newt Gingrich, candidat conservateur, a déjà été mis en cause à de multiples reprises durant la campagne pour avoir touché 1,6 million de dollars de Freddie Mac.

L'ancien président de la Chambre des représentants américaine assure qu'il n'a fait que facturer "des conseils stratégiques" à l'entreprise et a publié lundi un contrat passé avec le géant du financement immobilier en partie à l'origine de la crise de 2007-2008.

Newt Gingrich, revitalisé par une victoire écrasante samedi en Caroline du Sud (sud-est), aborde avec confiance la semaine de campagne en Floride avant la primaire qui aura lieu le 31 janvier.

Côté sondages, Newt Gingrich gagnait du terrain lundi, prenant même l'avantage dans deux enquêtes d'opinion réalisées dimanche en Floride.

Pour l'institut Rasmussen, Newt Gingrich obtient 41% des intentions de vote contre 32% à Mitt Romney. Pour Insider Advantage, l'écart est un peu moindre: 34% pour Newt Gingrich et 26% pour Mitt Romney.