"Des millions d'Américains qui travaillent dur et respectent les règles méritent un gouvernement et un système financier qui font la même chose. Il est temps d'appliquer les mêmes règles du haut jusqu'en bas", a estimé le chef de la Maison blanche dans un discours combatif, à neuf mois de l'élection présidentielle.
"La réforme fiscale doit suivre la règle (du milliardaire américain Warren) Buffet. Si vous gagnez plus d'un million de dollars par an, vous ne devriez pas payer moins de 30% d'impôts", a-t-il dit. Warren Buffet juge injuste d'être soumis à un taux d'imposition inférieur à celui de sa secrétaire Debbie Bosanek, qui était présente au Congrès mardi pour l'occasion.
L'appel à réformer une fiscalité avantageuse pour les détenteurs de capitaux, héritage de son prédécesseur républicain George W. Bush, s'est déjà heurté dans le passé à l'hostilité des conservateurs. Mais ce sujet a mis en difficulté l'un des principaux candidats à l'investiture républicaine pour la présidentielle, Mitt Romney, qui a révélé mardi n'être soumis qu'à un taux d'imposition de 15%.
Lutte contre les délocalisation
Barack Obama a également défendu une baisse des impôts pour les entreprises qui n'entreprennent pas une stratégie de
délocalisation
. "Actuellement, les entreprises bénéficient d'avantages fiscaux lorsqu'elles délocalisent leurs entreprises à l'étranger, cela n'a absolument aucun sens. Alors changeons la règle du jeu", a-t-il dit.
"A partir de maintenant, toutes les entreprises multinationales devront payer une taxe de base et tout doit être fait pour accorder des avantages fiscaux aux entreprises qui veulent créer des emplois aux Etats Unis (...) Il est grand temps d'arrêter de récompenser les entreprises qui délocalisent les emplois à l'étranger." Barack Obama, adoptant un ton offensif voire populiste contre Wall Street, a souhaité renforcer l'arsenal juridique contre les abus des institutions financières.
Hommage aux soldats
Le président avait ouvert son discours en saluant le départ des
troupes américaines
d'Irak, fin décembre, près de neuf ans après l'invasion du pays, et la mort d'Oussama Ben Laden, tué le 2 mai au Pakistan. Il a rendu hommage aux soldats américains, en remarquant qu'ils "ne sont pas dévorés par l'ambition personnelle (...) Ils travaillent de concert".
"Imaginez ce que nous pourrions accomplir si nous suivions leur exemple", a ajouté Barack Obama, dont la quasi-totalité des projets législatifs ont échoué depuis qu'une majorité républicaine s'est installée à la Chambre des représentants il y a un an. Face au Congrès où ses adversaires républicains sont en position de force, le président a assuré qu'il "combattrait l'obstruction par l'action".
Il a aussi parlé de la nécessité d'une réforme de l'immigration et promis de ne "pas renoncer aux promesses de l'énergie propre".
"Extrémisme" critiqué
Les républicains ont reproché à Barack Obama de parler de projets économiques en oubliant son mauvais bilan en matière de
chômage
, qui atteint 8,5%, et de finances publiques, avec "une explosion sans précédent de dépenses", comme l'a souligné le gouverneur de l'Indiana Mitch Daniels, qui a jugé que la politique énergétique d'Obama relevait de "l'extrémisme", allusion au rejet par le président d'un permis pour la construction d'un oléoduc géant entre le Canada et les Etats-Unis.
Dans un discours largement consacré à la politique intérieure, Barack Obama a évoqué la concurrence économique de la Chine et a promis de combattre davantage le piratage et les pratiques commerciales déloyales, tout en prônant les exportations "made in USA". Obama avait fixé l'objectif d'un doublement des exportations du pays sous cinq ans, susceptible de permettre la création de deux millions d'emplois. Les derniers chiffres du département du Commerce montrent que les exportations américaines ont augmenté de 34,5% depuis lors.
Concernant le programme nucléaire iranien, Barack Obama a assuré qu'une résolution "pacifique" était "encore possible" mais que "toutes les options" restaient sur la table. Et face à l'instabilité née des révoltes contre les régimes autoritaires dans le monde arabo-musulman, Barack Obama, a promis que son pays resterait solidaire des forces démocratiques face à "la violence et l'intimidation".
ats/pbug
Deux otages en Somalie libérés par les Américains
Des forces spéciales américaines ont libéré deux travailleurs humanitaires, otages depuis trois mois en Somalie, et ont tué neuf de leurs ravisseurs, lors d'une opération commando menée prestement mercredi avant l'aube, dans une région servant de repaire aux pirates somaliens, selon des responsables américains et des sources locales.
Le raid est l'oeuvre des soldats d'élite de la marine américaine, les SEALs ("Sea, air, and land", mer, air et terre), amenés par hélicoptères et qui intervenaient pour la première fois sur le territoire somalien, a précisé à l'AFP une source sécuritaire régionale.
L'opération est "un autre message délivré au monde pour dire que les Etats-Unis auront une position ferme contre toutes les menaces visant notre peuple", a déclaré le président américain Barack Obama dans un communiqué, indiquant avoir personnellement autorisé cette opération.