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L'ONU ne peut plus compter les morts en Syrie

Damascus [YOUSSEF BADAWI]
Manifestation pro Assad, ce jeudi 26 janvier à Damas. - [YOUSSEF BADAWI]
Les Nations unies ont dit n'être plus en mesure de fournir un bilan des victimes de la répression de la révolte en Syrie, où l'armée a lancé jeudi une nouvelle offensive contre une ville rebelle près de Damas. Face à une contestation qui réclame le départ du président Bachar al-Assad, des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté à travers le pays pour apporter leur soutien au régime.

Les autorités refusent de reconnaître l'ampleur de la contestation lancée il y plus de dix mois et affirment lutter contre "des gangs terroristes à la solde de l'étranger" qui attaquent les civils et les militaires dans le pays, se disant déterminées à s'en débarrasser.

Elles ont dans ce contexte fortement restreint la liberté de circulation aux journalistes étrangers, et les sources d'informations dans le pays sont rares, fournies principalement par les militants anti-régime.

Devant cette situation, la Haut Commissaire aux droits de l'Homme Navi Pillay a affirmé à New York que l'ONU avait "des difficultés" d'obtenir désormais un bilan fiable car "certaines zones sont totalement fermées" dans le pays.

Elle a expliqué que le bilan des morts en plus de dix mois de répression dépassait les chiffre des 5.000 fourni début décembre par l'ONU. "C'est davantage maintenant". Mais "5.000 et plus est un chiffre énorme qui devrait vraiment inciter la communauté internationale à agir d'urgence".

En janvier, un autre responsable de l'ONU avait fait état d'au moins 400 morts supplémentaires depuis le début le 26 décembre de la mission controversée des observateurs arabes.

Poursuite des opérations militaires

Le régime poursuit sans répit ses opérations militaires pour venir à bout de la révolte qui ne faiblit pas. Les forces syriennes ont ainsi lancé une offensive contre la ville de Douma, à 20 km de la capitale Damas, que les soldats déserteurs avaient brièvement prise le 21 janvier après des affrontements avec l'armée, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 L'OSDH a en outre fait état d'accrochages violents entre déserteurs et soldats dans la province de Deraa (sud) faisant "quatre morts et cinq blessés dont un officier" parmi les forces régulières. L'armée, qui avait lancé mardi une vaste offensive contre Hama (centre) pour faire plier cette ville rebelle, a pris position à la périphérie de certains quartiers au lendemain de leur bombardement à l'artillerie lourde, toujours selon la même source.

A Damas et dans d'autres villes du pays, des dizaines de milliers de personnes, brandissant des drapeaux de la Syrie et des portraits de Bachar al-Assad, ont manifesté pour dire leur refus de toute ingérence étrangère dans les affaires de leur pays, selon les médias.

A l'opposé et comme toutes les semaines, les militants pro-démocratie ont appelé à manifester en masse vendredi sous le slogan "le droit à l'autodéfense" face à la répression, sur leur page Facebook "Syrian Révolution 2011".

afp/pym

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