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Les violences ont fait 56 morts ce vendredi en Syrie

Les combats font rage en Syrie entre déserteurs - ici photographiés à Homs - et l'armée fidèle à Bachar al-Assad. [AP]
Les combats font rage en Syrie entre déserteurs - ici photographiés à Homs - et l'armée fidèle à Bachar al-Assad. - [AP]
Alors qu'Européens et pays arabes ont présenté vendredi soir un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, les violences ont fait 56 morts dans la journée en Syrie, dont 44 civils. La répression a redoublé d'intensité et l'armée a lancé de nouvelles offensives contre plusieurs villes.

Le nouveau projet de résolution est fondé sur le plan de règlement de la Ligue arabe. Celui-ci demande notamment le départ du pouvoir du président Bachar Al-Assad. "Nous avons une chance aujourd'hui d'ouvrir un nouveau chapitre sur la Syrie", a estimé l'ambassadeur allemand Peter Wittig, faisant référence au blocage de précédentes résolutions au Conseil depuis le début de la crise en Syrie.

La Russie, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité, a toutefois déjà annoncé qu'elle ne soutiendra aucun texte allant dans ce sens.

Sur le terrain, la répression de la révolte a fait 44 morts à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH): 19 civils ont été tués à Naoua, dans la province de Deraa (sud), cinq à Alep (nord), 15 à Homs (nord), trois à Douma (près de Damas), un à Hamourieh (dans la banlieue de Damas) et un à Hama (nord).

Premiers civils tués à Alep

D'après l'OSDH, c'est la première fois que des civils sont tués par les forces de sécurité à Alep, deuxième ville du pays, depuis mars 2011. Deux enfants figurent parmi les victimes de vendredi, et selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), au moins 384 enfants, en majorité des garçons, ont été tués depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad en mars 2011.

En outre, deux attentats visant les forces de sécurité à Idleb (nord-ouest) et à Mazaïrib, près de Deraa (sud) ont fait douze morts parmi leurs membres, a annoncé à l'AFP le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

A Idleb, un attentat à la voiture piégée contre un poste de contrôle des forces de sécurité a fait six morts. Et à Mazaïrib, des déserteurs ont attaqué deux bus de la sécurité, faisant six morts et cinq blessés, a expliqué Rami Abdel Rahmane, sans précision sur les auteurs du premier attentat.

Le chef de la mission d'observation de la Ligue arabe en Syrie, le général Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, a déclaré que les violences avaient augmenté "de manière importante" depuis trois jours, en particulier à Homs, Hama et Idleb, dans le nord et le nord-ouest du pays.

Appels du CNS et de Ban Ki-moon

Le Conseil national syrien (CNS), plus important groupe de l'opposition, a réclamé que le Conseil de sécurité "condamne les crimes du régime et s'engage à juger les criminels". Le CNS appelle en outre la communauté internationale à "assurer une protection internationale" aux civils afin "d'empêcher le régime de poursuivre" sa répression d'un soulèvement populaire en cours depuis plus de dix mois.

Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi doit quitter samedi Le Caire pour New York, afin d'y solliciter le soutien du Conseil de sécurité à son plan de sortie de crise pour la Syrie. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé le Conseil de sécurité à "agir de manière cohérente et d'une même voix" sur la Syrie.

La Russie a bloqué en octobre un projet de résolution européen et présenté un texte jugé trop timoré par les Occidentaux car mettant sur le même plan la répression sanglante menée par le régime et les violences des opposants.

ats/mre

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Ambassade syrienne attaquée au Caire

Des dizaines d'opposants au régime du président syrien Bachar al-Assad ont attaqué vendredi l'ambassade de Syrie au Caire avant d'être repoussés par les forces de sécurité égyptiennes, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Au moins 200 manifestants ont pénétré de force dans l'ambassade située à Garden City, un quartier du Caire, brisant des portes et des fenêtres, avant que les forces de sécurité n'interviennent pour les chasser du bâtiment qui était vide ce vendredi, jour de repos hebdomadaire en Egypte. Aucune arrestation n'a été rapportée.

L'ambassadeur syrien, Youssef Ahmed, s'est rendu à l'ambassade après l'incident et a annoncé qu'il allait porter plainte auprès des autorités égyptiennes. "L'ambassade syrienne est visée. Nous enverrons une lettre demandant à ce que l'ambassade soit protégée. La protection d'aujourd'hui est très faible", a déclaré Youssef Ahmed à l'AFP.

Les manifestants "ont pénétré dans le bâtiment. Ils ont atteint l'étage où est situé le bureau de l'ambassadeur. Malheureusement, on ne les en a pas empêchés", a-t-il dit, qualifiant l'attaque de "développement très grave".

Il a affirmé que sa résidence avait également été attaquée ces dernières semaines, mais qu'elle était vide au moment de l'incident. "Il s'agit des mêmes personnes. Nous avons donné une liste de noms aux autorités, mais aucune mesure n'a été prise", a-t-il regretté.