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La Ligue arabe suspend sa mission d'observation

Les observateurs de la Ligue arabe devraient rester en Syrie. [SANA]
Les observateurs de la Ligue arabe quittent la Syrie en raison de la recrudescence des violences. - [SANA]
La Ligue arabe a décidé de suspendre sa mission d'observation en Syrie en raison de la "recrudescence des violences", selon un responsable de l'organisation panarabe, qui accuse le président Bachar al-Assad d'avoir choisi l'"option de l'escalade".

La centaine d'observateurs sur place ont cessé leur activités. Ils resteront à leur hôtel à Damas, jusqu'à ce que leur mission soit "réévaluée" par la Ligue arabe, a précisé son secrétaire général adjoint, Ahmed Ben Ali.

Le chef de l'instance panarabe, Nabil Elaraby, a mis en cause le régime syrien dans l'"escalade" des violences. Damas, ajoute-t-il, a recours à "l'option militaire en complète violation de ses engagements" à mettre fin à la répression. Elle touche des "citoyens innocents", a souligné Nabil Elaraby qui rejette ainsi implicitement les assertions de Damas d'avoir à lutter contre des "terroristes".

Un conseil de la Ligue arabe devra se réunir pour décider des suites à donner à la mission d'observation, dont les Etats du Golfe emmenés par l'Arabie saoudite se sont retirés le 24 janvier, demandant l'intervention du Conseil de sécurité de l'ONU. La Russie y a clairement exprimé son opposition au projet de résolution présenté dans la nuit de vendredi à samedi par plusieurs pays arabes et européens dont la France.

Projet de résolution à l'ONU

Le projet de résolution reprend le plan annoncé le 22 janvier par la Ligue arabe, qui vise à "faciliter une transition politique conduisant à un système politique démocratique, multipartite". Le texte présenté devant le Conseil de sécurité condamne "les violations étendues et flagrantes des droits de l'homme et liberté fondamentales par les autorités syriennes".

Il demande au gouvernement syrien de mettre "immédiatement" un terme à toutes les attaques contre la population et aux atteintes aux droits de l'homme. La Russie, un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité disposant du droit de véto, a déclaré s'opposer à ce texte.

Moscou a fait savoir quelles étaient ses "lignes rouges", a expliqué l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine, citant toute indication de sanctions et l'imposition d'un embargo sur les armes. "Nous devons nos concentrer sur le dialogue politique", a-t-il déclaré. Le projet de résolution ne mentionne pas explicitement des sanctions.

Flambée de violence

Depuis mardi, les violences auraient fait au moins 210 morts, dont 142 civils, selon des chiffres compilés à partir d'informations officielles et de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Trente-quatre autres personnes auraient encore été tuées samedi à travers le pays, dont 23 militaires. "Un grand nombre de soldats qui étaient avec l'armée régulière sur les innombrables barrages à l'intérieur de la ville (de Rastane, province de Homs) ont déserté et se sont opposés par les armes aux soldats du régime", a déclaré un habitant de cette ville.

Dans la région de Ghouta, à moins de 10 km de Damas, de violents heurts ont opposé samedi déserteurs et militaires. Onze soldats et six civils auraient été tués, et cinq déserteurs et des dizaines de civils blessés, selon l'OSDH.

ap/pbug

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