Le ministère de la défense Ueli Maurer avait alors expliqué que le Gripen présentait le meilleur rapport prix-prestations.
Dans une lettre aux présidents des commissions de politique de sécurité du Parlement, dont le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung ont pu obtenir une copie, le fabricant Dassault explique que lors de la procédure, il n'a jamais eu la possibilité d'optimiser son offre pour un meilleur rapport prix-prestations. Or, les Français affirment qu'un effectif de 18 "Rafales" serait plus efficace que les 22 Gripen suédois retenus et font aujourd'hui une contre-offre nettement moins chère que les nordiques.
Avion suédois critiqué
L'évaluation des capacités des avions par la Confédération aurait montré que trois Rafales ou trois Eurofighter équivalaient à cinq Gripen. Cette différence s'expliquerait par le faible rayon d'action de l'avion suédois.
C'est ce qui figure dans un des dix rapports qui ont servi de base à l'évaluation du Conseil fédéral, a expliqué au "Matin Dimanche" le chef des Forces aériennes Markus Gygax. Or, "l'efficacité de chacun des types d'avions change en fonction des différents scénarios: mission de police aérienne, situation de tension ou de conflit; plus un avion est capable de voler longtemps, plus ça le rend efficace", a-t-il ajouté.
Avantages français
En outre, en cas d'achat du Rafale, la France s'engage à offrir à l'armée suisse une coopération militaire étoffée avec un accès sans réserve à ses bases aériennes durant toute l'année. Les pilotes suisses pourraient ainsi non seulement atterrir en France durant la journée mais également y séjourner plusieurs semaines.
Cette offre prévoit également l'utilisation de places de tir et de zones de vol supersonique en Méditerranée, ainsi que de simulateurs de vol tout en donnant accès à la logistique française lors d'exercices internationaux.
Maurer réagit
Le ministre de la défense Ueli Maurer conteste que le Gripen suédois ne réponde pas aux exigences posées par la Suisse et que son évaluation a été truquée. "Pour moi et pour mes gens, c'est un sous-entendu blessant: l'ensemble de l'évaluation, et pas seulement un rapport partiel, montre que le Gripen remplit l'entier des exigences de notre cahier des charges", a-t-il déclaré à la SonntagsZeitung.
Vote crucial en juin
Le choix du Conseil fédéral en novembre dernier d'opter pour les Gripen avait suscité une vaste polémique en Suisse, le gouvernement peinant à justifier la nécessité de cet achat. Les avions suédois étaient en outre les moins bien notés.
L'achat des Gripen doit encore être approuvé par le Parlement en juin. En cas de refus, une nouvelle évaluation devra alors être faite.
ap/pima