Des ministres des Affaires étrangères occidentaux tenteront d'ailleurs mardi à l'ONU de sortir le Conseil de sécurité de son immobilisme sur la Syrie. Mais aucun vote n'est prévu sur un projet de résolution soutenu par les Européens et des pays arabes, selon des diplomates.
Paris a annoncé officiellement la venue d'Alain Juppé et Londres celle de William Hague. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a appelé lundi l'ONU à agir pour faire cesser la violence en Syrie, devrait également être présente ainsi que ses homologues allemand et portugais.
Par contre la Russie et la Chine, qui bloquent depuis plusieurs mois toute résolution condamnant la répression en Syrie en usant de leur droit de veto, ne seront représentées à la réunion que par leurs ambassadeurs.
Plan présenté mardi
Le projet de résolution sur la Syrie inspiré par le plan de la Ligue arabe est soutenu par au moins dix des quinze membres du Conseil de sécurité des Nations unies, a indiqué une source diplomatique française, citée par l'agence Reuters. Une résolution est adoptée si elle obtient au moins neuf voix mais chacun des cinq membres permanents du Conseil peut ensuite y opposer son veto.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, doit présenter mardi le plan de sortie de crise de l'organisation panarabe qui prévoit la fin des violences et le transfert des pouvoirs de Bachar al-Assad à son vice-président avant l'ouverture de négociations avec l'opposition.
La Russie a d'ailleurs déjà réaffirmé lundi son opposition au nouveau projet de résolution. "La Russie et la Chine ont voté contre le projet de résolution proposé en octobre par nos collègues occidentaux, qui contenait un schéma inacceptable de règlement. Le projet actuel occidental n'est pas loin de la version d'octobre et, bien sûr, nous ne pouvons pas le soutenir", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov.
Négociations à Moscou?
Sur d'éventuelles négociations informelles entre l'opposition et les autorités - dont Moscou a rapporté une entrée en matière du régime de Damas -, le président du Conseil national syrien (CNS) Burhan Ghalioun a affirmé à l'AFP: "La démission d'Assad est une condition pour toute négociation sur la transition vers un gouvernement démocratique en Syrie".
"Si les Russes veulent une solution négociée à la situation dramatique dans le pays, ils doivent admettre qu'Assad doit partir car un assassin du peuple ne doit pas superviser une transition vers la démocratie", a-t-il ajouté depuis New York.
Il s'est dit confiant que les discussions de mardi seront couronnées de "succès", exhortant les Russes à adopter une "position réaliste".
Nouveaux morts
Lundi, sur le terrain, au moins 53 personnes, dont 35 civils, auraient encore péri à travers le pays, selon l'OSDH. A Homs (centre) notamment, 20 civils, dont une fillette et un médecin, auraient été tués par les forces de sécurité et neuf autres dans des affrontements dans la province de Deraa (sud).
Dans la province de Deraa, où de violents affrontements ont lieu entre l'armée et des soldats dissidents, six agents de sécurité auraient été tués dans l'attaque de leur minibus par des déserteurs, selon l'OSDH.
Deux militaires auraient par ailleurs trouvé la mort près de Saraqeb, dans la province d'Idleb. Toujours selon l'OSDH, 10 déserteurs auraient été également tués: quatre à Deraa, deux à Homs, deux à Idleb et deux à Rankous, une ville assiégée depuis six jours à 40 km au nord de Damas.
Le CNS a mis en garde contre un éventuel massacre "de centaines de jeunes gens que les services de sécurité syriens ont rassemblés sur une place publique" de cette ville.
Combats près de Damas
Les militants avaient annoncé dimanche une intensification des combats près de Damas en raison d'une offensive de l'armée à l'artillerie lourde.
Au nord-est de la capitale, la banlieue était en état de siège. Des soldats renforçaient leurs positions et se retranchaient derrière d'innombrables sacs de sable, selon un correspondant de l'AFP.
agences/lan