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Tirs sur des manifestants en Syrie

Des milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans les rues en Syrie
Des milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans les rues en Syrie.
La Russie a rejeté vendredi un nouveau projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie. Pendant ce temps, les troupes loyalistes ont tiré sur des manifestants et affronté les forces de l'opposition dans des violences ayant fait au moins 35 morts.

Des milliers de Syriens ont manifesté dans l'ensemble du pays, notamment à Damas, pour marquer le 30e anniversaire du massacre de Hama (centre), où les forces du régime de Bachar al-Assad ont tiré comme ailleurs pour disperser les manifestants. Seize civils sont morts vendredi, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans la province de Damas, mais aussi à Deraa et Daël (sud), Idleb (nord-ouest), Lattaquié (ouest) et à Hama même, les habitants sont descendus en masse pour manifester en l'honneur des dizaines de milliers de personnes tuées en 1982 dans cette ville lors de la répression d'un soulèvement des Frères musulmans.

Combat contre des déserteurs

De nombreuses personnes vêtues de noir chantaient et dansaient, criant à la gloire de l'Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs qui luttent contre le régime.

En marge de ces rassemblements,  les combats se poursuivent entre l'ASL et l'armée régulière.

"Quatorze soldats de l'armée régulière dont un colonel ont été tués dans des affrontements avec des groupes de déserteurs", dans les province de Deraa (sud), Homs (centre) et Deir Ezzor (est), selon l'OSDH. Cinq déserteurs ont également péri dans les provinces de Damas et Homs.

Ces affrontements se sont intensifiés ces dernières semaines, donnant à la crise l'allure d'un conflit armé.

Frein russe à l'ONU

Ces nouvelles manifestations interviennent alors que la communauté internationale ne parvient pas à s'unir pour mettre fin à la répression qui a fait au moins 6000 morts depuis plus de dix mois selon des militants.

Hillary Clinton s'est montrée ferme devant le Conseil de sécurité de l'ONU. [KEYSTONE - Justin Lane]
Hillary Clinton s'est montrée ferme devant le Conseil de sécurité de l'ONU. [KEYSTONE - Justin Lane]

Principal obstacle: la position de la Russie, allié traditionnel de la Syrie qui a de nouveau indiqué ne pas pouvoir soutenir "en l'état" le projet de résolution sur la Syrie qui circule à l'ONU. Mais la secrétaire d'Etat américaine et son homologue russe Sergueï Lavrov ont eu "une conversation constructive", a annoncé le département d'Etat.

Le nouveau texte ne demande plus explicitement le départ du président syrien, ne mentionne pas d'embargo sur les armes ni même de nouvelles sanctions, mais "soutient pleinement (...) la décision de la Ligue arabe du 22 janvier 2012 de faciliter une transition politique conduite par les Syriens eux-mêmes".

Hillary Clinton et Sergueï Lavrov "se sont accordés sur le fait que leurs équipes à New York allaient continuer à travailler sur un projet de résolution, a déclaré Mark Toner, porte-parole du département d'Etat, ajoutant que les deux ministres doivent se rencontrer ce week-end lors d'une conférence en Allemagne.

agences/lan

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