Modifié

Les pro et les anti-Poutine défilent à Moscou

L'opposition russe, qui réclame des élections libres, entend mobiliser 50'000 manifestants. [Denis Sinyakov]
L'opposition russe, qui réclame des élections libres, entend mobiliser 50'000 manifestants. - [Denis Sinyakov]
Des dizaines de milliers de Russes, opposants et partisans de l'homme fort de Russie Vladimir Poutine, se sont rassemblés samedi à Moscou, défiant un froid glacial. Les deux camps voulaient marquer le coup à l'occasion du lancement de la campagne de la présidentielle du 4 mars.

Quelque 140'000 partisans du Premier ministre Poutine et 36'000 opposants étaient présents au début de manifestations séparées par une température de -17 degrés, selon des chiffres donnés par la police et invérifiables de manière indépendante. Vladimir Ryjkov, l'un des organisateurs de la marche de l'opposition, a pour sa part affirmé qu'"au moins 120'000 personnes" participaient à la manifestation anti-Poutine.

Test crucial

Les images diffusées par les télévisions ne permettaient pas de se faire une idée précise du nombre des manifestants. Les chiffres de l'opposition et ceux de la police diffèrent généralement très largement lors des manifestations contre Vladimir Poutine. A contrario, les estimations des forces de l'ordre et celles des organisateurs de manifestations favorables au régime russe coïncident généralement.

Cette grande manifestation contre Vladimir Poutine est la troisième dans la capitale depuis les élections législatives du 4 décembre, jugées frauduleuses par l'opposition et les observateurs indépendants. Il s'agit d'un test crucial pour la coalition disparate d'opposants politiques et de personnalités de la culture ou des médias, en vue de la présidentielle du 4 mars.

Soutien forcé

De nombreux participants de la manifestation pro-Poutine ont été amenés dans des bus appartenant à des sociétés publiques. Selon de nombreux témoignages, des fonctionnaires, enseignants et employés des hôpitaux publics ont été forcés par leur direction à participer à la manifestation pro-pouvoir. Vladimir Poutine a reconnu de telles pressions, tout en estimant qu'il s'agissait de faits isolés.

La Russie connaît une vague de contestation sans précédent depuis l'avènement de Vladimir Poutine à la tête du pays en 2000. L'ex-agent du KGB, qui veut revenir au Kremlin pour un troisième mandat après ceux effectués entre 2000 et 2008, a vu baisser sa popularité mais reste le grand favori de la présidentielle.

afp/dk

Publié Modifié

Mobilisation aussi en province

Les opposants ont par ailleurs mobilisé leurs partisans dans une vingtaine de villes de province. A Saint-Pétersbourg, ils étaient près de 6000 personnes, selon un journaliste de l'AFP sur place (3000 d'après la police).

A Ekaterinbourg, environ 5000 personnes ont manifesté, selon une journaliste de l'AFP sur place, alors que les organisateurs ont fait état de 8000 à 10'000 manifestants.

L'opposition a encore mobilisé 2000 personnes à Tomsk et Krasnoïarsk (Sibérie), 700 à Krasnodar (sud) et 1200 à Oufa (Oural), selon les branches régionales du mouvement de l'opposition Solidarnost.