Lors de sa visite de la centrale de Fessenheim, en Alsace, le chef de l'Etat français a déclaré aux ouvriers qui se pressaient sur son chemin qu'elle serait maintenue en activité. "On ne la fermera pas cette centrale, il n'en est pas question", a-t-il dit. Une telle décision serait "une erreur magistrale". On a besoin de la centrale pour le chauffage et l'industrie, c'est 70% de l'électricité nécessaire en Alsace."
Le candidat socialiste François Hollande, qui s'est engagé à réduire de 75% à 50% d'ici 2025 la part de l'énergie nucléaire dans la production d'électricité française, avait annoncé son intention, s'il est élu, de fermer la centrale de Fessenheim pendant son mandat.
"Aucun doute" sur la sécurité
"Je n'accepterai jamais la fermeture de la centrale de Fessenheim pour des raisons politiciennes", a affirmé Nicolas Sarkozy sous un tonnerre d'applaudissements. "S'il y avait eu le moindre doute sur la sûreté de la centrale, si les autorités indépendantes avaient pointé la moindre faiblesse sur la centrale, je n'aurais pas hésité une seconde", a-t-il ajouté. "L'Autorité de sûreté nucléaire affirme que les centrales de notre parc présentent un niveau de sûreté permettant de continuer à les exploiter. Toutes, y compris Fessenheim", a rappelé le président.
Mis en service en 1977 pour une durée de fonctionnement prévue à quarante ans, le site alsacien est critiqué par les antinucléaires européens ainsi que par les cantons suisses voisins de la centrale. En Suisse, les autorités de Bâle-Ville se sont dites convaincues en juillet dernier que la centrale devait être débranchée. Les gouvernements de Bâle-Campagne et du Jura sont également inquiets et pointent du doigt le risque sismique dans la région.
Rencontre avec des anti-nucléaires
Quelques instants avant que le président de la République n'affirme sa volonté de maintenir Fessenheim, un conseiller de Nicolas Sarkozy a rencontré une délégation représentant six associations anti-nucléaires. Les militants anti-nucléaires ayant été empêchés de s'approcher de la centrale, la discussion a eu lieu dans un village à 7 km de Fessenheim.
"Chacun s'est écouté, et je rendrai compte de cette entrevue au président qui ne pouvait pas recevoir lui-même les militants, pour des raisons d'agenda", a déclaré aux journalistes Boris Ravignon, conseiller du chef de l'Etat pour le développement durable.
Un porte-parole des opposants au nucléaire a souligné de son côté que cette rencontre "devait avoir lieu" car "quand on vient rencontrer les 700 employés de la centrale, on ne peut pas ignorer les centaines de milliers de personnes qui s'inquiètent de Fessenheim".
ats/vkiss
Sarkozy accélère sa campagne
Le président français Nicolas Sarkozy accélère son entrée en campagne pour sa réélection et doit proposer, selon des sources proches de son parti, un recours accru au référendum sur des sujets comme le droit des étrangers et les règles s'appliquant aux demandeurs d'emploi. Dans un entretien au Figaro Magazine à paraître samedi, le président évoque notamment le recours à un référendum sur les obligations des chômeurs, comme celle de savoir s'ils ont le droit de refuser un emploi ou une formation, selon une source proche du parti au pouvoir UMP. Il envisage aussi une réforme du droit des étrangers allant dans le sens d'une simplification des procédures d'expulsions, et pourrait soumettre une telle proposition à référendum, selon la même source.
Selon le journal Le Monde, avec cet entretien au Figaro Magazine, le président accélère les préparatifs de son entrée en campagne et pourrait se déclarer dès la fin de la semaine prochaine et rapidement enchaîner avec un premier meeting dans une grande ville de France. Son entourage avait jusqu'à présent situé une annonce officielle de candidature entre fin février et début mars. Mais Nicolas Sarkozy est pressé de se déclarer au plus vite par une partie croissante de sa majorité: il ne décolle pas dans les intentions de vote et François Hollande a conforté sa place de favori après ses premiers meetings de campagne.