Plusieurs groupes, y compris "Les jeunes du 6 avril", qui avaient contribué à lancer la révolte contre l'ancien président, avaient appelé à lever le pied dans les universités et sur les lieux de travail. Mais le mouvement semble avoir été peu suivi.
Un an après le départ de Hosni Moubarak, poussé à la démission par 18 jours de révolte, les militants qui ont provoqué sa chute exigent désormais que l'armée, accusée de perpétuer l'ancien régime et de réprimer le mouvement pro-démocratie, passe le relais aux civils.
Une grève qui divise
Des étudiants ont manifesté dans plusieurs universités pour exiger la fin du pouvoir du Conseil suprême des forces armées (CSFA), à qui Hosni Moubarak a remis les rênes du pays en démissionnant. A l'université du Caire, une centaine d'étudiants se sont rassemblés en scandant "A bas le pouvoir militaire" et "Etudiants et travailleurs contre l'oppression et l'exploitation".
L'appel à la grève a divisé la population et les forces politiques. Les Frères musulmans, qui dominent le Parlement récemment élu, s'y sont opposés, tout comme de nombreux Egyptiens, qui se plaignent de la dégradation de l'économie et de l'insécurité croissante.
La télévision publique a affirmé que les travailleurs du secteur des transports n'allaient pas se mettre en grève, tandis que le quotidien pro-gouvernemental Al-Ahram titrait en Une: "Le peuple refuse la désobéissance civile". Et l'armée a annoncé qu'elle se déploierait à travers le pays pour assurer la sécurité.
Le pouvoir ne cédera pas
Vendredi soir, le CSFA a prévenu qu'il ne céderait ni aux "menaces" ni aux "pressions", en évoquant des "complots" contre l'Etat. "Nous faisons face à des complots contre la nation dont le but est de saper les institutions de l'Etat égyptien et de faire tomber l'Etat lui-même pour que le chaos règne, que la destruction prévale et que les ennemis de la nation soient satisfaits", a-t-il dit.
Vendredi, des milliers de manifestants avaient convergé vers le ministère de la Défense au Caire, défendu par la police militaire, des blindés et des barbelés (lire: Egypte). Samedi en revanche, quelques dizaines de partisans de l'armée manifestaient leur soutien au CSFA dans le même quartier.
ats/pima
L'armée, acclamée puis décriée
Le 11 février 2011, au 18e jour d'une révolte populaire sans précédent, le vice-président de l'époque, Omar Souleimane, annonçait dans un bref message à la télévision la démission de Hosni Moubarak. D'abord acclamée par la population, la junte d'une vingtaine de généraux qui lui a succédé a promis de faciliter le passage à la démocratie et de rendre le pouvoir aux civils dès que possible. Mais elle est aujourd'hui accusée de chercher à préserver ses privilèges et son influence.