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Des milliers d'Européens défilent contre l'austérité

11 février, les Européens en colère.--La Grèce, mais aussi le Portugal et l'Espagne, sont le théâtre de manifestations contre l'austérité. Ici à Lisbonne, où 300'000 personnes ont défilé. [Francisco Seco]
Une foule gigantesque a manifesté au centre de Lisbonne pour dénoncer la politique d'austérité du gouvernement. - [Francisco Seco]
Manifestations en Grèce et au Portugal contre l'austérité, appel syndical à la mobilisation générale en Espagne contre un projet de réforme du marché du travail : la grogne sociale s'étend dans les pays du sud de l'Europe les plus frappés par la crise.

Au Portugal, quelque 300'000 personnes ont défilé à Lisbonne samedi, selon la CGTP, la principale centrale syndicale portugaise qui a appelé à cette journée de mobilisation nationale. Aucune donnée officielle ne permet de confirmer ces chiffres, la police ayant pour habitude de ne pas communiquer d'estimations.

La lutte s'organise au Portugal

A Lisbonne, les manifestants, arrivés de l'ensemble du pays à bord de cars affrétés pour l'occasion, ont convergé vers la place du Commerce, dans le centre historique. "Non à l'exploitation, non aux inégalités, non à l'appauvrissement", pouvait-on lire sur les banderoles déployées par des manifestants qui scandaient : "la lutte continue!".

Le plan d'assistance financière accordé au Portugal est "un programme d'agression des travailleurs et de l'intérêt national", a déclaré le secrétaire général de la CGTP, précisant que la lutte allait se poursuivre. De nouvelles manifestations sont d'ores et déjà prévues le 29 février.

Cette journée d'action intervient à quelques jours de la troisième mission trimestrielle de la Troïka (UE, BCE et FMI), représentant les créanciers du Portugal, chargée d'évaluer l'exécution du plan d'aide financière accordé en mai dernier au Portugal, d'un montant de 78 milliards d'euros.

En échange de cette aide, le Portugal s'est engagé à mettre en oeuvre un programme de rigueur prévoyant diverses hausses d'impôts, une baisse des prestations sociales ou encore une révision du code du travail introduisant un assouplissement des horaires et la suppression de jours de congé.

Nouvelles manifestations en Grèce [ALEXANDROS VLACHOS]
Nouvelles manifestations en Grèce [ALEXANDROS VLACHOS]

L'austérité passe mal en Grèce

En Grèce, plus de 7000 personnes ont manifesté dans les rues à Athènes et Salonique (nord) contre les mesures de rigueur. Les manifestations doivent se poursuivre dimanche à Athènes. Les contestataires de tous bords sont appelés à affluer devant le parlement avant le vote nocturne du nouveau plan de rigueur exigé par les bailleurs de fonds de la Grèce en échange d'une aide 130 milliards d'euros.

Le contenu exact de ce programme d'austérité, accepté vendredi soir par le gouvernement (lire: Crise de la dette), n'est pas encore connu. Il devrait notamment inclure une réduction de 22% du salaire minimum dans le cadre d'une déréglementation générale du marché du travail, la suppression dans l'année de 15'000 emplois publics et des coupes sur certaines pensions de retraite.

Le Parlement grec se trouvera dimanche face à une "responsabilité historique", lorsqu'il devra "autoriser" le nouveau programme économique sans lequel la Grèce serait confrontée au "chaos" et à une sortie inéluctable de l'euro, a déclaré samedi soir le Premier ministre grec.

afp/pima

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Une grève générale prévue en Espagne

En Espagne, les deux principaux syndicats, UGT et CCOO, ont appelé à la mobilisation générale et à manifester dans tout le pays le 19 février.

Les syndicats critiquent la réforme du code du travail adoptée dernièrement par le gouvernement, destinée à flexibiliser le marché de l'emploi.

Cette réforme, selon eux, démantèle les droits sociaux, détruisant "des emplois" et attaquent "les bases fondamentales du modèle de bien-être social".