A Alep (nord), frappée vendredi par un double attentat qui a fait 28 morts, les quartiers anti-régime connaissent "un important déploiement des forces de sécurité", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La tension est de plus en plus palpable dans la deuxième ville et poumon économique du pays, jusque là relativement épargnée par la contestation contre le régime de Bachar al-Assad. Un militant sur place a confirmé que les mesures de sécurité avaient été renforcées, avec un déploiement de blindés et des "snipers partout".
Pilonnage et pillages
Le pouvoir syrien a imputé les attentats à des "gangs terroristes" qu'il accuse d'être derrière les violences depuis le début mi-mars 2011 de la révolte populaire. Mais l'opposition accuse le régime d'avoir perpétré les attaques "pour détourner l'attention de ce qu'il fait à Homs", selon l'Armée syrienne libre (ASL), qui rassemble des soldats déserteurs.
A Homs, "capitale de la révolution" qui subit une offensive des forces armées depuis une semaine, quatre personnes au moins ont été tuées samedi dans le pilonnage continu du quartier de Baba Amr ainsi que dans des tirs de mitrailleuses lourdes, selon l'OSDH, basée à Londres. "Il s'agit du pilonnage le plus intense depuis le début de l'offensive à Homs il a six jours", a déclaré l'opposant Mohammed Hassan.
Des membres des forces de sécurité et des soldats se livrent à une campagne de "pillages à grande échelle" dans le quartier d'Inchaat, où résident des familles aisées, a affirmé un autre opposant. Ils "pillent ordinateurs, télévisions, électroménager et même couvertures, seul moyens pour les habitants de se réchauffer", a-t-il précisé.
Général syrien abattu
Selon les militants, plus de 450 personnes ont péri à Homs depuis le début de l'offensive sur la ville le 4 février. Ailleurs, deux personnes ont été tuées samedi à Deraa (sud) et Damas, et trois autres à Zabadani, a affirmé l'OSDH. Plus de 6000 personnes sont mortes depuis le début de l'insurrection il y a près d'un an, selon un décompte des militants.
Dans la capitale Damas, un général de l'armée syrienne a été abattu samedi matin par un "groupe terroriste", selon les médias officiels, un fait rarissime. En décembre et janvier, des attentats suicide avaient touché Damas, faisant quelque 70 morts. Comme pour Alep, le régime et l'opposition s'étaient mutuellement accusés.
Sur le front diplomatique, les pays de la Ligue arabe vont se réunir dimanche au Caire pourraient prendre des décisions importantes sur la Syrie: création d'un groupe des "Amis de la Syrie" et désignation d'un envoyé spécial dans le pays, selon des sources diplomatiques.
agences/dk
Une contagion des violences au Liban?
La crise syrienne menace de s'étendre vers le Liban voisin: des heurts entre Libanais pro et anti-Assad ont fait deux morts et 21 blessés samedi à Tripoli, la grande ville du nord du pays. Des habitants du quartier de Jabal Mohsen (alaouite, pro-Assad) et d'autres de Bab el-Tebbaneh (sunnite, anti-Assad) s'affrontent depuis vendredi à coups de tirs et de roquettes RPG.