Déjà en campagne sans le dire depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy a accéléré son calendrier alors que son principal adversaire, le socialiste François Hollande, est largement favori dans les sondages.
Le président espère ainsi voler la vedette à son adversaire socialiste, qui tiendra au même moment une grande réunion publique, la deuxième du genre, à Rouen (nord-ouest), sa ville natale. L'annonce de candidature de Nicolas Sarkozy devrait être suivie jeudi d'un premier déplacement en province, à Annecy (centre-est), avant un premier grand meeting de campagne dimanche à Marseille (sud-est).
La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, sera la porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy, selon la source proche de la présidence. En attendant, le leader de la droite a effectué mardi son dernier déplacement en tant que président en allant expliquer sur place le plan de sauvetage piloté par le gouvernement du pionnier français des panneaux solaires, Photowatt.
"Chacun savait déjà qu'il était candidat"
Tous les candidats déclarés à la présidentielle et leur entourage se félicitent de l'annonce imminente de cette candidature, qui marquera le début de la phase active de la campagne. Chacun savait déjà qu'il était candidat, ça ne change rien à la situation, ça ne change rien à ma propre campagne", a réagi François Hollande.
Il est "temps que cela arrive. Je préfère qu'il entre en campagne et que les choses deviennent claires", a de son côté estimé le leader du centre François Bayrou.
Le quotidien de gauche Libération, résolument opposé au président sortant, dénonçait mardi le "feuilleton sans intérêt qui sature l'espace médiatique et masque l'improvisation qui règne dans la campagne" du président.
Sondages défavorables
Avec 25% des intentions de vote au premier tour, Nicolas Sarkozy ne décolle pas dans les sondages. Il est encore donné largement distancé par François Hollande (30%), et il reste menacé par la candidate d'extrême droite Marine Le Pen (17,5%). Et au deuxième tour, il est sévèrement battu par le candidat socialiste (57,5%), selon une enquête de l'institut Ifop publiée mardi.
Esquissant les grandes lignes de son programme, Nicolas Sarkozy a donné la semaine dernière le ton de sa ligne politique pour l'élection: opposition au droit de vote des étrangers hors Union européenne, refus du mariage homosexuel, réforme restreignant les droits des chômeurs, appel aux valeurs du travail, de la famille.
A l'approche de sa candidature, le président sortant a enregistré lundi le ralliement de Christine Boutin (lire: Présidentielle française), représentante du courant de la droite chrétienne, qui a salué les "valeurs" communes qu'elle porte avec le président. Un autre ralliement à droite est attendu dans les prochains jours, celui de l'ancien ministre de la Défense Hervé Morin (centre-droit).
afp/pbug