La majorité des Grecs sont toujours attachés à "la perspective européenne" de leur pays, malgré les mesures d'austérité imposées par l'UE et le FMI, qui ont suscité de nouvelles manifestations dimanche à Athènes à la veille d'une réunion cruciale de la zone euro.
Le Premier ministre Lucas Papademos s'est rendu dimanche soir à Bruxelles pour participer lundi à la réunion des ministres des Finances de la zone euro, qui devrait en principe avaliser le deuxième plan de sauvetage de la Grèce, vital pour le pays qui risque une faillite le mois prochain, a-t-on appris de sources européennes.
Alors que les partenaires de la Grèce évoquent ouvertement une sortie du pays de l'euro, seuls 19,6% des Grecs interrogés dans un sondage publié dimanche par le journal Ethnos se sont prononcés pour le retour à la drachme, monnaie nationale du pays avant son adhésion à la zone euro en 2002. Les trois-quarts (75,9%) s'affichent au contraire en faveur "de la perspective européenne" de leur pays et les deux-tiers (66,5%) souhaitent que le programme d'assainissement dicté par l'UE et le FMI réussisse.
La publication de ce sondage intervient après une semaine de course contre la montre pour le gouvernement grec, qui, sous intense pression européenne, a finalisé de nouvelles mesures de rigueur dans le budget 2012, une des conditions préalables pour obtenir le déclenchement du deuxième plan de sauvetage. Ce plan comprend un prêt international de 130 milliards d'euros et un plan de restructuration et d'effacement de dette. Il est vital pour la Grèce, menacée de défaut de paiement le 20 mars, à l'échéance d'une obligation de 14,5 milliards d'euros.
Mais les mesures drastiques de rigueur qui l'accompagnent ont suscité de nouvelles manifestations dimanche à Athènes devant le Parlement où environ 3000 personnes ont participé à deux rassemblements différents, l'un en fin matinée à l'appel des syndicats et le second dans l'après-midi organisé par la gauche radicale.
Les banderoles critiquaient les coupes salariales, surtout la baisse de 22% du salaire minimum (740 euros actuellement), adoptées par le gouvernement de coalition réunissant la droite (Nouvelle-Démocratie) et les socialistes (Pasok)
afp/lan
Réunion des partenaires de la Grèce
Les partenaires de la Grèce au sein de la zone euro, qui se réunissent lundi, devraient se mettre d'accord sur une solution pour éviter au pays de faire faillite dans un mois, même si les modalités de l'aide envisagée ne sont pas encore clairement définis.
L'aide sur la table comporte deux volets interdépendants: un effacement par les créanciers privés d'Athènes de 100 milliards d'euros de dette grecque, et un nouveau plan de sauvetage de 130 milliards d'euros de la part de ses créanciers publics.
Toute la question est maintenant de savoir quelle sera la portée de l'accord qui devrait sortir de la réunion de lundi. Une chose est sûre, quelle que soit l'issue de la réunion de lundi, ce ne sera pas la fin du feuilleton grec, car beaucoup va dépendre désormais de la volonté politique d'Athènes à mettre en oeuvre sa part du contrat.