Modifié

Téhéran suspend ses exportations de pétrole vers Paris et Londres

Le prix du baril du pétrole remonte en ce printemps 2011. [Fotolia - Simon Coste]
Téhéran a coupé ses exportations de pétrole vers la France et la Grande-Bretagne. - [Fotolia - Simon Coste]
L'Iran a cessé ses ventes de pétrole à la France et au Royaume-Uni en représailles à l'embargo pétrolier décidé par l'UE en janvier.

L'Iran a cessé de vendre du pétrole aux compagnies pétrolières françaises et britanniques, a déclaré dimanche le porte-parole du ministère iranien du Pétrole. "Nous avons prévu de livrer notre pétrole à d'autres clients", a-t-il ajouté.

Deuxième pays de l'Opep, l'Iran produit 3,5 millions de barils de pétrole par jour et en exporte 2,5 millions. Il vend un peu plus de 20% de son pétrole aux pays de l'Union européenne (soit environ 600'000 barils par jour), essentiellement à l'Italie, à l'Espagne et à la Grèce.

Téhéran exporte 70% de son pétrole vers les pays d'Asie. La France, pour sa part, importait en 2011 quelque 58'000 barils par jour de brut iranien, ce qui couvre 3% de ses besoins en or noir.

Un geste symbolique contre l'embargo

Mercredi, les ambassadeurs de six pays européens (France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal et Pays-Bas) avaient été mis en garde contre un possible arrêt des livraisons de pétrole.

Téhéran a déjà menacé ces dernières semaines d'interrompre immédiatement ses exportations de pétrole à l'Europe, après l'embargo décidé en janvier par l'UE sur le brut iranien.

Les pays de l'UE se sont mis d'accord le 23 janvier pour imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l'Iran ainsi que pour sanctionner sa banque centrale afin d'assécher le financement de son programme nucléaire controversé. Les nouveaux contrats pétroliers avec l'Iran ont été interdits par l'UE avec effet immédiat, mais les principaux acheteurs de pétrole iranien ont jusqu'au 1er juillet pour annuler les contrats existants, le temps de trouver d'autres fournisseurs.

La baisse des exportations iraniennes n'affecterait guère les importateurs européens, qui ont de toute façon l'intention de "changer de fournisseur", avait relativisé la Commission européenne.

ats/afp/lan

Publié Modifié

Reprise des négociations nucléaires

Après cette annonce de suspension, l'Iran a indiqué vouloir une reprise rapide des négociations nucléaires avec les grandes puissances.

Téhéran "souhaite une reprise rapide des négociations et attend la réponse" des puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) à la lettre envoyée mercredi par le négociateur nucléaire iranien Saïd Jalili à Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, a déclaré dimanche le ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi.

Ce dernier a estimé qu'il fallait "trouver un mécanisme permettant une solution gagnant-gagnant pour les deux parties", afin d'éviter la répétition de l'échec des dernières négociations à Istanbul en janvier 2011.

La communauté internationale s'inquiète, en dépit des démentis de Téhéran, d'une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien. L'Iran a été condamné par six résolutions de l'ONU dont quatre assorties de sanctions ensuite renforcées unilatéralement par les pays occidentaux.