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La journaliste française blessée à Homs appelle à l'aide

La journaliste Edith Bouvier témoigne depuis la Syrie
La journaliste Edith Bouvier témoigne depuis la Syrie / L'actu en vidéo / 2 min. / le 23 février 2012
La répression en Syrie a fait plus de 80 morts jeudi, alors que la journaliste française blessée la veille à Homs a lancé un appel au secours via internet.

Au lendemain de la mort de deux reporters occidentaux dans le bombardement de Homs (centre), la journaliste française Edith Bouvier, blessée dans cette même attaque, a lancé un appel à l'aide jeudi pour être évacuée de la ville assiégée, alors que l'incertitude demeurait sur le sort des dépouilles de ses collègues. Les militants antirégime ont par ailleurs lancé un "dernier cri de détresse" depuis Homs, pilonnée par l'armée depuis 20 jours.

Dans une vidéo diffusée sur YouTube, la reporter pour le quotidien français Le Figaro a déclaré souffrir d'une double fracture du fémur et a demandé un cessez-le-feu et une voiture médicalisée pour être évacuée vers le Liban voisin et opérée "au plus vite".

Sarkozy dénonce des assassinats

La France a dit être "pleinement mobilisée pour porter assistance" aux Français à Homs et les autorités syriennes ont mandaté le gouverneur de Homs pour tenter d'évacuer les journalistes, tout en refusant d'"endosser la responsabilité de la mort de journalistes infiltrés en Syrie".

Plusieurs bâtiments de Homs ont pris feu à la suite des raids de l'armée. [KEYSTONE - HONS]
Plusieurs bâtiments de Homs ont pris feu à la suite des raids de l'armée. [KEYSTONE - HONS]

Nicolas Sarkozy a dénoncé "un assassinat". "Ceux qui ont fait ça devront rendre des comptes", a déclarée le président français jeudi. "J'ai vu les images. Il y a une volonté de bombarder un endroit parce qu'il s'y trouve des journalistes", a-t-il accusé. La veille, il avait lancé "Ca suffit, ce régime (syrien) doit partir". Un autre journaliste français avait été tué le 11 janvier, à Homs également (lire: Journaliste tué en Syrie).

Homs toujours pilonnée

Pour le 20ème jour consécutif, des quartiers de la ville de Homs, étaient violemment bombardés, notamment Baba Amr secoué par des explosions "terrifiantes" selon les militants. "Nous lançons un dernier cri de détresse. Les gens, s'ils ne sont pas tués par les bombardements, vont mourir de faim et de soif", affirme à l'AFP Omar Chaker, militant sur place. Le pilonnage a fait des centaines de morts depuis le 4 février.

Jeudi, les violences ont fait au moins 86 morts: 61 civils, dont 13 membres d'une même famille, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les violences ont fait plus de 7600 morts, en grande majorité des civils, en plus de 11 mois de contestation, selon l'OSDH.

De son côté, l'ONU a affirmé jeudi qu'une commission d'enquête a établi une liste confidentielle de hauts responsables politiques et militaires soupçonnés d'être impliqués dans des "crimes contre l'humanité". La commission d'enquête est particulièrement inquiète de la situation à Homs, affirmant que dans les hôpitaux, certains services étaient devenus des centres de torture.

afp/cab

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Moscou et Pékin opposés à toute intervention étrangère

La Russie et la Chine ont réaffirmé jeudi leur opposition à toute intervention étrangère en Syrie après avoir bloqué deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression du régime de Damas.

Le président russe, Dmitri Medvedev, s'est lui aussi prononcé contre toute ingérence en Syrie lors d'un entretien téléphonique avec son homologue des Emirats arabes unis.

Le double veto de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité de l'ONU a déclenché des critiques de plusieurs pays arabes et l'indignation des Occidentaux. Il a été qualifié de "permis de tuer" par l'opposition syrienne.

Alliée de longue date de la Syrie à laquelle elle fournit des armes, la Russie a fait savoir en début de semaine qu'elle boycotterait la conférence internationale à Tunis vendredi sur la crise en Syrie. Et la Chine n'enverra personne.

Cette conférence proposée par Paris et Washington, à laquelle participeront des diplomates arabes et occidentaux, ainsi que le Conseil national syrien, principale instance de l'opposition syrienne, et d'autres groupes d'opposition, a pour objectif de faire cesser les violences en Syrie.

Mobilisation sur le front humanitaire

Une réunion de coordination de l'aide humanitaire à la Syrie a eu lieu jeudi à Genève au sein de la mission suisse auprès de l'ONU. La Suisse en a pris l'initiative afin de préparer la conférence organisée vendredi à Tunis.

Des représentants du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont participé à la réunion.

De son côté, le CICR a estimé que les discussions sur l'acheminement de l'aide en Syrie devaient rapidement aboutir car la "situation humanitaire est urgente". "On continue nos discussions avec les autorités" syriennes et "l'opposition", a dit à l'AFP un porte-parole de l'organisation. Le CICR a appelé mardi à des trêves quotidiennes de deux heures.