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La Croix-Rouge a pu évacuer les premiers blessés de Homs

Les bombardements se sont intensifiés sur Homs depuis plusieurs semaines. [LCC Syria]
La ville de Homs est sous les bombes depuis 21 jours. - [LCC Syria]
La Croix-Rouge a pu évacuer les premiers blessés de la ville rebelle de Homs, en Syrie, mais les journalistes occidentaux blessés y sont toujours bloqués.

Des négociations étaient en cours vendredi soir entre le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les autorités et les opposants syriens pour faire sortir de la ville de Homs deux journalistes occidentaux blessés et les corps de deux autres tués.

Alors que le CICR et le Croissant rouge arabe syrien (CRAS) ont réussi pour la première fois à évacuer sept blessés syriens, le pouvoir syrien a accusé les rebelles d'entraver l'évacuation de la journaliste française blessée, Edith Bouvier, ainsi que les dépouilles des reporters américain et français.

Négociations en cours

Néanmoins le CICR a affirmé que les négociations continuaient sur place à Baba Amr, quartier anti-régime où les journalistes ont péri mercredi dans un bombardement qui a touché un appartement transformé en centre de presse.

L'Américaine Marie Colvin, grand reporter du Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe à l'agence IP3 Press, ont été tués à Baba Amr, un quartier rebelle pilonné sans arrêt par les troupes syriennes depuis 21 jours. Edith Bouvier et le photographe indépendant britannique Paul Conroy ont été blessés dans ce même bombardement, et ont appelé à leur évacuation au plus vite de Baba Amr pour recevoir des soins.

Diplomates et responsables du CICR tentaient de convaincre les rebelles, qui contrôlent Baba Amr, mais surtout les autorités, qui nient toute responsabilité dans ce qui s'est passé avec ces reporters entrés clandestinement en Syrie, de faire taire leurs armes pour mener à bien l'évacuation.

Plus de 50 morts vendredi

Au moins 53 personnes en majorité des civils ont été tuées dans les violences vendredi en Syrie, où des manifestations antirégime ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans une dizaines de villes à travers le pays, selon une ONG syrienne. A Homs (centre), ville meurtrie par 21 jours de bombardements sans relâche sur ses quartiers rebelles, 22 civils ont péri, dont quatre à Baba Amr, et quatre autres à Khaldiyé, a ajouté l'OSDH.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, l'armée a également tenté de prendre Rastan, ville rebelle assiégée située au nord de Homs. La localité était soumise à des bombardements, et de violents combats opposant soldats et déserteurs y étaient signalés, a précisé l'organisation non gouvernementale. Selon les militants syriens, plus de 7300 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début du soulèvement en mars 2011.

afp/cab

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Conférence à Tunis

La conférence des amis du peuple syrien a appelé vendredi à l'arrêt immédiat des violences et à de nouvelles sanctions contre le régime de Damas, dans la déclaration finale de la réunion à Tunis.

Le groupe de 60 pays arabes et occidentaux "prend note de la demande faite par la Ligue arabe au Conseil de sécurité de l'Onu de former une force conjointe arabe et des Nations unies de maintien de la paix (...) et a décidé de poursuivre les discussions sur les conditions du déploiement d'une telle force", selon le texte.

Le groupe des amis demande au gouvernement syrien de "permettre l'accès libre et sans entraves des agences humanitaires" dans les régions les plus touchées par la répression, notamment dans la ville de Homs, pilonnée depuis trois semaines par l'armée syrienne.

Le groupe reconnaît le Conseil national syrien comme " un représentant légitime des Syriens qui cherchent un changement démocratique pacifique" et l'encourage à former un groupe "représentatif" et incluant toutes les sensibilités. Il s'engage à fournir "un soutien effectif" à l'opposition, sans plus de précisions.

Moscou et Pékin, les deux principaux soutiens du régime, ont boycotté la réunion.

Kofi Annan en émissaire

L'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a été nommé jeudi "émissaire conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe sur la crise en Syrie".

Il sera chargé "d'offrir ses bons offices afin de mettre un terme à toutes les violences et les violations des droits de l'homme, et à promouvoir une solution pacifique à la crise syrienne", poursuit également le texte.