Les négociations de la Croix-Rouge et du Croissant rouge syrien avec les autorités et les opposants syriens ont échoué, empêchant toute évacuation du quartier rebelle de Baba Amr pilonné samedi pour le 22ème jour.
Loin de faiblir, elles ont encore fait 66 morts, dont 50 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'armée a repris à l'aube le pilonnage de Baba Amr et d'autres quartiers de Homs assiégée, a annoncé l'OSDH, évoquant un bilan de 19 civils tués.
Pas de nouvelles évacuations
Vendredi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant rouge arabe syrien (CRAS) étaient parvenus pour la première fois à faire sortir des blessés, mais samedi, les évacuations, notamment des deux journalistes blessés et des corps de leurs confrères tués, ont été à nouveau retardées.
Une journaliste étrangère impliquée dans ces négociations a affirmé à l'AFP qu'à deux reprises les ambulances étaient arrivées à Baba Amr mais avaient été bloquées par des membres de l'Armée syrienne libre (ASL). Selon elle, l'ASL, qui regroupe les déserteurs, a accusé le régime d'avoir arrêté neuf blessés évacués la veille, le CICR a alors enquêté et "cela était totalement faux".
Les négociations doivent toutefois reprendre pour évacuer les dépouilles de la reporter américaine Marie Colvin et du photographe français Rémi Ochlik, tués mercredi dans un bombardement, ainsi que la journaliste française Edith Bouvier et le photographe britannique Paul Conroy, blessés dans la même attaque.
Référendum dimanche
Malgré les violences ininterrompues, le régime a maintenu le référendum de dimanche sur une nouvelle Constitution, qui supprime la prééminence du parti Baas mais maintient de très larges prérogatives au chef de l'Etat. L'opposition a appelé au boycottage.
Au total, les violences ont fait au moins 7600 morts en 11 mois de révolte contre le régime de Bachar al-Assad, selon l'OSDH.
afp/cab
"Comme un film de guerre" à Homs
"J'ai vu la souffrance inutile, la cruauté, la méchanceté, la souffrance des enfants, des familles, c'est insupportable, c'est honteux, les gens meurent et on (la communauté internationale) ne fait rien", a raconté vendredi soir à Paris le Pr Jacques Bérès, un chirurgien humanitaire de retour de Homs.
La ville rebelle est bombardée depuis 22 jours par les forces loyales à Bachar al-Assad.
Homs a subi "de gros dégâts, ce n'est pas tout à fait Berlin lors de la seconde Guerre mondiale, ce n'est pas encore Beyrouth, mais ça va le devenir", a-t-il ajouté, insistant sur les pénuries d'eau et d'électricité.
"C'est comme dans un film de guerre, un film lourd avec du sang partout".