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Référendum sur fond de répression sanglante en Syrie

Bachar al-Assad a voté au siège de la télévision d'Etat, sous les acclamations de ses partisans. [EPA/SANA]
Bachar al-Assad a voté au siège de la télévision d'Etat, sous les acclamations de ses partisans. - [EPA/SANA]
Les Syriens ont voté pour un référendum censé limiter le pouvoir du parti du président al-Assad alors que la répression ne cesse pas dans le pays.

Les Syriens ont voté dimanche sur une nouvelle Constitution, un référendum raillé par l'opposition et l'Occident dans un pays miné par les violences qui ont encore fait au moins 57 morts le jour du scrutin.

Au total, 34 civils et 23 membres des forces de l'ordre sont morts dimanche, a annoncé dans la soirée l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), estimant que le référendum était une réussite uniquement "dans les médias gouvernementaux". A Homs (centre), la Croix-Rouge n'a toujours pas pu évacuer des blessés, dont deux journalistes occidentaux, même si une "ouverture" a été évoquée pour lundi matin.

Référendum qualifié de "plaisanterie"

Sur le plan politique, on ignore quand le résultats du référendum sont attendus. Le président Bachar al-Assad a voté dans l'après-midi au siège de la télévision d'Etat, sous les acclamations d'une foule scandant "Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout". Plus de 14 millions de Syriens étaient appelés à se prononcer sur le texte qui instaure le "pluralisme politique" et met fin à l'hégémonie du parti Baas, au pouvoir depuis un demi-siècle, mais maintient de larges prérogatives au chef de l'Etat et permet à Bachar al-Assad de rester au pouvoir en théorie encore 16 ans.

L'opposition et les militants pro-démocratie, qui exigent avant tout le départ du président syrien, ont appelé à boycotter ce scrutin, qualifié de "plaisanterie" par Washington. Depuis le début de la contestation il y a plus de 11 mois, le régime a régulièrement annoncé des réformes qui n'ont dans les faits été suivis que par une intensification de la répression.

Plus de 7600 morts

Malgré les pressions internationales, plus de 7600 personnes ont été tuées depuis mars 2011, et ces dernières semaines, les bilans quotidiens se sont comptés en dizaines de morts, en majorité des civils tués par les forces gouvernementales ou les milices pro-Assad mais aussi des combattants morts dans des affrontements entre armée et déserteurs, selon l'OSDH.

Samedi, le bilan de cette organisation basée au Royaume-Uni avait approché la centaine de morts à travers le pays. Au moment où s'ouvraient les bureaux de vote, plusieurs obus tombaient sur Baba Amr, un quartier de Homs dévasté par plus de trois semaines de pilonnage.

afp/cab

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