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La police accroît la pression sur le suspect de Toulouse

Toulouse [Lionel Bonaventure]
Les forces de l'ordre ont encerclé le suspect depuis 3h mercredi matin. - [Lionel Bonaventure]
Un "coup de pression" sur le principal suspect des tueries qui ont fait sept morts en France a été donné. L'homme de 24 ans se réclamant d'Al-Qaïda, est cerné depuis mercredi matin par l'unité d'élite de la police française à Toulouse.

La police française a donné mercredi peu avant minuit un "coup de pression" sur l'auteur présumé d'une série de sept meurtres ces derniers jours, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Plusieurs sources policières ont confirmé que l'opération menée par le Raid, une unité de police d'élite, avait démarré plus de 20 heures après le début du siège. Le Raid a fait exploser une porte et trois détonations ont été entendues sur place peu après 23h30.

Les forces de l'ordre auraient utilisé ces "mesures d'intimidation" contre l'homme pour l'obliger à se rendre, a indiqué France 3. Celui-ci aurait en effet été d'accord de se rendre avant de changer d'avis à la dernière minute, a encore précisé le média français.

Eclairage public éteint

Les forces de police avaient éteint l'éclairage public et installé des projecteurs vers 21h. Le suspect avait annoncé vouloir se rendre durant la nuit.

Celui-ci est un Français de 24 ans qui se "réclame d'Al-Qaïda", selon le ministre de l'Intérieur Claude Guéant. "L'auteur présumé des attentats de Montauban et de Toulouse a été identifié", a confirmé en milieu de matinée Nicolas Sarkozy dans une brève allocution à l'Elysée, après avoir reçu les responsables des communautés juive et musulmane de France. "Il est actuellement encerclé par les forces de police" (le minute par minute: "Le suspect s'apprêtait à tuer encore ce mercredi", selon Nicolas Sarkozy).

"Notre souci, c'est bien sûr de l'interpeller vivant", avait souligné plus tôt Claude Guéant depuis Toulouse, sur BFM TV. Il avait expliqué qu'il pourrait se rendre "en début d'après-midi". En début d'après-midi, les forces de l'ordre avaient rétabli le contact avec le suspect, selon une source policière.

Le déroulement de l'intervention

Peu après 3 heures du matin, les policiers s'étaient présentés chez le suspect, dans le quartier de la Côte Pavée, à Toulouse, non loin du lieu où avait été commis le premier meurtre. L'homme recherché a alors tiré sur la porte, blessant un policier au genou. Un autre policier a été blessé légèrement plus tard. Et le casque d'un troisième a été touché par une balle.

D'après le ministre de l'Intérieur, le suspect dispose au moins d'une Kalachnikov et d'un Uzi. En fin de matinée, les habitants de l'immeuble avaient pu être évacués par le toit via une nacelle des pompiers.

A travers la porte de son logement, le suspect, qui se considère comme un moudjahidine, a exposé ses motivations aux policiers qui l'exhortaient à se rendre. Selon ses propos, rapportés par Claude Guéant, il a expliqué avoir visé l'école juive lundi pour venger les enfants palestiniens. Et il a dit avoir abattu les parachutistes pour "s'en prendre à l'armée française" en raison de ses opérations extérieures.

Un délinquant connu des forces de police

Avant les trois fusillades de Toulouse et Montauban, le suspect avait commis une petite dizaine d'actes de délinquance dont certains étaient marqués de violence, d'après le ministre de l'Intérieur. De source policière, il a été identifié comme étant un Français d'origine algérienne. (lire: Le profil du forcené retranché à Toulouse).

Les enquêteurs ont fait le rapprochement avec lui "dans l'après-midi du lundi", c'est-à-dire après la fusillade dans l'école juive de Toulouse qui a fait quatre morts, a-t-il précisé. (lire: Les trois pistes qui ont mené à l'identification du suspect)

Il avait prévu de frapper à nouveau

Le suspect s'apprêtait à frapper mercredi matin, a confié Nicolas Sarkozy aux représentants des communautés juive et musulmane de Toulouse, qu'il a rencontrés dans l'après-midi, selon Marc Sztulman, secrétaire général du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) dans le Midi-Pyrénées. D'après lui, le chef de l'Etat leur a expliqué que "tout était prêt pour qu'il frappe ce matin", ce qui avait motivé l'intervention immédiate du RAID.

Le 11 mars dernier, un militaire de 30 ans du 1er Régiment du train parachutiste, basé à Francazal à Toulouse, avait été tué d'une balle dans la tête dans un quartier résidentiel de la ville. Le 15 mars, à Montauban, trois militaires du 17e Régiment du génie parachutiste de Montauban, âgés de 23, 25 et 27 ans, ont été pris pour cible dans la rue. Deux d'entre eux ont été tués et le troisième luttait toujours contre la mort mercredi, selon Nicolas Sarkozy.

Enfin, lundi matin, un adulte et trois enfants sont morts dans l'attaque du collège-lycée juif Ozar Hatorah de Toulouse. Les obsèques de ces quatre victimes, un rabbin, de ses deux fils, âgés de trois et cinq ans, et de la fille de huit ans du principal de l'école, ont eu lieu mercredi à Jérusalem (lire Funérailles à Jérusalem des victimes de la tuerie de Toulouse).

ap/hof/vkiss

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Réactions politiques

A Paris, le président Nicolas Sarkozy avait rencontré dans la matinée les représentants des communautés juive et musulmane de France. "Le terrorisme ne parviendra pas à fracturer notre communauté nationale", a-t-il déclaré ensuite. "Nous ne devons céder ni à l'amalgame ni à la vengeance". Le chef de l'Etat est ensuite parti pour Toulouse "au chevet des victimes et des policiers blessés". Il s'est rendu ensuite à Montauban pour la cérémonie d'hommage aux soldats tués les 11 et 15 mars, dont il a prononcé l'éloge funèbre. Le président de la République a assuré que ses "crimes ne demeureront pas impunis". "Cet homme voulait mettre la République à genoux", mais la République n'a pas cédé, a assuré le chef de l'Etat.

Le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande a exprimé pour sa part dans la matinée son "soulagement qui est celui de tous les Français", saluant le "travail remarquable" des forces de l'ordre. Dans une allocution depuis son QG de campagne, il a souhaité "que l'opération se dénoue dans les meilleurs délais pour mettre un terme à une angoisse qui est insupportable". "La lutte contre le terrorisme" doit être poursuivie "sans relâche", a-t-il insisté.