La piste du scooter
Les policiers recherchaient depuis plusieurs jours un scooter de grosse cylindrée qui avait été volé le 6 mars dans la région toulousaine. Plusieurs témoins des fusillades avaient fait mention de ce scooter, un Yamaha T Max 550. Il y a quelques jours, les enquêteurs ont recueilli un renseignement primordial dans un garage Yamaha de la région. Apparemment, le frère du suspect s'était présenté pour qu'on lui explique comme désactiver une puce antivol qui permet également de géolocaliser le véhicule.
Le concessionnaire a expliqué qu'en regardant les images des caméras de surveillance lors de la tuerie de l'école juive, il avait observé que la machine était partiellement repeinte en blanc. "Un jeune homme que nous connaissions était venu nous voir il y a quelques jours et nous avait demandé des informations sur la puce de géolocalisation de sa machine. Il avait ajouté de manière anodine qu'il venait de démonter le scooter pour le repeindre", a-t-il déclaré. En visionnant la bande, le garagiste "a fait le rapprochement". "Je leur ai donné le nom et le prénom du jeune homme, que nous avions dans notre banque de données depuis qu'il avait 14 ans", a-t-il précisé.
La piste de l'annonce sur internet
Deuxième piste suivie, celle d'une annonce passée sur internet par la première victime. Le parachutiste, abattu le 11 mars, avait en effet passé une annonce pour vendre sa moto. Au total, près de 600 connexions à l'annonce ont été relevées par les enquêteurs.
Ces derniers ont sélectionné les réponses qui provenaient de Toulouse et ses alentours. Ils ont ensuite réduit la liste pour finalement parvenir à identifier l'adresse IP du frère du suspect. Des analyses de téléphones portables auraient aussi été menées pour le localiser.
Le passé terroriste
Les policiers ont dressé la liste des personnes proches de milieux islamistes radicaux et des milieux de l'utra-droite radicale dans la région toulousaine. Le suspect figurait sur cette liste. Il était connu des services de polices pour plusieurs infractions commises en France, dont certaines avec violence. Il est ensuite passé à l'islamisme radical, avec un dans un camps d'entraînement d'Al-Qaïda en Afghanistan et un autre séjour au Pakistan. L'homme figurait sur une liste de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), les services français du contre-terrorisme.
Les enquêteurs ont fait le rapprochement avec le suspect dans l'après-midi du lundi, c'est-à-dire après la fusillade dans l'école juive de Toulouse. Le parquet a alors mis sous écoute plusieurs membres de sa famille.
>> A lire aussi : Le profil du forcené retranché à Toulouse
Cécile Rais