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François Fillon défend les services de renseignement français

François Fillon revient sur le tueur de Toulouse
François Fillon revient sur le tueur de Toulouse / L'actu en vidéo / 1 min. / le 23 mars 2012
Au lendemain de l'assaut mené contre le tueur de Toulouse, le Premier ministre français François Fillon s'est expliqué vendredi sur d'éventuels manquements des services de renseignement français.

Le Premier ministre français, François Fillon, a affirmé vendredi matin qu'il n'existait "aucun élément permettant d'appréhender Mohamed Merah", tueur présumé de sept personnes dans le sud-ouest, avant ses passages à l'acte, car "on n'a pas le droit dans un pays comme le nôtre de surveiller en permanence sans décision de justice quelqu'un qui n'a pas commis de délit (...) Nous vivons dans un Etat de droit".

Le gouvernement français fait face à des questions pressantes sur d'éventuels manquements dans la surveillance de Mohamed Merah par les services de renseignement français, alors qu'il avait effectué des séjours en Afghanistan et au Pakistan.

Ce Français de 23 ans qui se réclamait d'Al-Qaïda a tué un militaire le 11 mars à Toulouse, deux autres parachutistes le 15 mars à Montauban et un enseignant et trois enfants d'une école juive à Toulouse. Il été tué par la police jeudi lors de l'assaut de l'appartement où il s'était retranché. (Lire: Le forcené de Toulouse est mort après un siège de plus de 30 heures)

"C'est normal qu'on se pose des questions"

La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, les services de renseignement français) "a parfaitement fait son travail, elle a identifié Mohamed Merah quand il a fait des voyages (...) et elle l'a surveillé le temps nécessaire pour aboutir à la conclusion qu'aucun élément, qu'aucun indice ne permettait de penser qu'(il) était un homme dangereux et passerait un jour à l'acte", a fait valoir le chef du gouvernement.

Selon François Fillon, "c'est normal qu'on se pose des questions", mais il "a été interrogé, surveillé, écouté. C'est un homme qui menait une vie normale, qui avait par ailleurs un passé judiciaire (...) mais ça n'avait rien à voir naturellement avec cela", a-t-il relevé.

"Le fait d'appartenir à une organisation salafiste n'est pas en soi un délit. Il ne faut pas mélanger fondamentalisme religieux et terrorisme, même si naturellement nous connaissons bien les liens qui unissent les deux", a encore avancé François Fillon.

Réaction des autres candidats

La veille, lors d'un meeting à Aurillac, le candidat socialiste à l'Elysée François Hollande avait estimé que des questions seraient "nécessairement posées" sur ces drames et sur une éventuelle "faille" dans la veille antiterroriste.

Deux autres candidats à la présidentielle, Marine Le Pen (Front national) et François Bayrou (MoDem), s'étaient eux aussi interrogés sur de possibles dysfonctionnements du renseignement français.

afp/mre

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Le tueur était sur une liste noire américaine

Mohamed Merah figurait sur une liste des services de sécurité américains, ont indiqué deux responsables à Washington, jeudi.

Ces responsables n'ont pas précisé à quelle date le jeune homme de 23 ans originaire d'Algérie avait été repéré mais son nom se trouvait sur une "no-fly list", une liste de personnes ayant interdiction d'emprunter les avions en provenance et à destination des Etats-Unis.

Les autorités françaises et américaines ont indiqué qu'il s'était rendu en Afghanistan aux alentours de 2010 et qu'il aurait suivi dans ce pays un entraînement militaire. Il aurait également passé du temps avec des militants islamistes le long de la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan avant d'être capturé puis de revenir en France.

Arrêté à Kandahar lors d'un contrôle routier, il a été remis aux forces américaines et il est revenu en France, selon le procureur de Paris François Molins.

Proches du tueur toujours en garde à vue

La garde à vue de trois proches de Mohamed Merah a été prolongée dans la nuit de jeudi à vendredi, a-t-on appris de source judiciaire.

La mère du tueur, son frère, et la compagne de ce dernier, sont détenus par la police depuis 48 heures et leur garde à vue peut encore durer 48 heures supplémentaires, selon la procédure antiterroriste française.