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Le putsch au Mali fait des morts et isole le pays

Bamako [Harouna Traore]
Un soldat mutin emporte du matériel provenant d'un ministère à Bamako. - [Harouna Traore]
Au moins trois personnes ont été tuées et une quarantaine d'autres blessées lors du coup d'Etat contre le président malien Amadou Toumani Touré.

Les dirigeants du régime seraient "sains et saufs" et seront "prochainement remis à la justice malienne", a affirmé vendredi à la presse le chef des putchistes, le capitaine Amadou Sanogo, qui n'a donné aucune précision sur leur identité exacte ou sur le sort du président Toumani Touré lui-même.

D'après certaines rumeurs, le chef de l'Etat élu démocratiquement avait été escorté jusqu'à un camp militaire, protégé par la garde présidentielle.

Mystérieux comité

Devant les caméras, les putschistes ont annoncé que le Mali était désormais sous contrôle d'un mystérieux Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat, ou CNRDR.

Ils ont annoncé la suspension de la Constitution et la dissolution des institutions. Les mutins ont justifié ce geste par la mauvaise gestion par le gouvernement civil de la rébellion touarègue dans le Nord, immense région désertique également en proie à des activités de groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Plusieurs tués

Dans les combats avec la garde présidentielle près de Koulouba, un mutin a été tué mercredi, selon une source militaire, alors qu'Amnesty International a recensé trois personnes tuées par balles. En deux jours, environ 40 blessés, dont "trois à quatre civils", la plupart touchés par des balles perdues, ont été hospitalisés

Jeudi soir, les putschistes semblaient peiner à contrôler des auteurs de saccages et de pillages. Au siège de la radio-télévision publique par exemple,  "il ne reste plus une seule caméra, des soldats ont emporté divers biens publics et privés", selon des employés.

Condamnations

L'annonce du coup d'Etat a suscité à l'étranger une vague de condamnations, ouvrant la voie à des sanctions contre le Mali. A New York, les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé au "rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et du gouvernement démocratiquement élu", dans une déclaration lue par l'ambassadeur britannique à l'ONU.

La Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont annoncé qu'elles suspendaient leur aide au Mali.

ats/pym

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