Modifié

Le frère du tueur de Toulouse inculpé pour complicité d'assassinats

Abdelkader Merah a été présenté à un juge dimanche matin. [Kenzo Tribouillard]
Abdelkader Merah avait été présenté à un juge dimanche matin. - [Kenzo Tribouillard]
Abdelkader Merah a été mis en examen dimanche notamment pour complicité d'assassinats et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme.

Abdelkader Merah, le frère aîné de l'auteur des tueries du sud-ouest de la France engagé dans l'islamisme radical, a été inculpé dimanche pour complicité d'assassinats et écroué à Paris, tandis que des milliers de personnes en France ont défilé en hommage aux sept victimes.

Après avoir été présenté à un juge antiterroriste, Abdelkader Merah, 29 ans, "a été mis en examen conformément aux chefs requis par le parquet et placé en détention", a-t-on indiqué de source judiciaire.

Abdelkader Merah a également été inculpé pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'acte de terrorisme et vol en réunion, selon cette source. "Les investigations diligentées par les service de police ont permis d'établir à l'encontre d'Abdelkader Merah l'existence d'indices graves ou concordants rendant vraisemblable sa participation comme complice à la commission des crimes en lien avec une entreprise terroriste", a expliqué le parquet.

"Pas du tout fier"

Plusieurs milliers de personnes ont rendu hommage dimanche, comme ici à Toulouse, aux victimes des tueries de Mohamed Merah. [AFP - ERIC CABANIS]
Plusieurs milliers de personnes ont rendu hommage dimanche, comme ici à Toulouse, aux victimes des tueries de Mohamed Merah. [AFP - ERIC CABANIS]

Peu après, son avocate Me Anne Sophie Laguens a déclaré que son client "réfute tous les chefs d'accusation portés contre lui", "condamne fermement" les actes de son frère dont "il n'est pas du tout fier" et espère "ne pas devenir le bouc émissaire" de ses crimes effroyables.

Une source policière avait indiqué samedi qu'au cours des auditions, Abdelkader Merah, 29 ans, réputé engagé de longue date dans l'islamisme radical, s'était dit "fier" des actes de son cadet, un délinquant reconverti en moujahid passé par l'Afghanistan et le Pakistan et se réclamant d'Al-Qaïda, a indiqué une source policière.

Compagne libérée

Sa compagne, avec laquelle il est marié religieusement, a en revanche été libérée sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elle. Tous les deux avaient été interpellés mercredi chez eux près de Toulouse et placés en garde à vue.

Le tueur Mohamed Merah, 23 ans, était seul quand il a agi. Mais son frère était présent au moment du vol du puissant scooter avec lequel il circulait lorsqu'il a tué ses victimes. Il a aussi affirmé pendant sa garde à vue avoir accompagné son cadet chez le concessionnaire Yamaha où il s'était rendu le 6 mars pour demander en vain comment désactiver le système de géolocalisation du deux-roues.

Selon une source policière, il a également fait, pour le compte de son frère, des achats, dont il reste à déterminer la nature. Pour le moment, l'examen du contenu de ses ordinateurs n'a rien révélé de probant, et ni arme ni explosif n'ont été découverts à son domicile, selon la source policière.

Dans ses échanges avec les hommes du Raid (unité d'élite de la police) qui tentaient d'obtenir sa reddition, Mohamed Merah s'était efforcé de mettre son frère hors de cause, selon des enquêteurs cités par le Journal du Dimanche. "Il n'a pas arrêté de répéter qu'il n'avait pas confiance en son frère", ont-ils dit. Mais un compagnon de cellule de Mohamed Merah a affirmé au même hebdomadaire que c'était au contraire "lui qui avait "conditionné" le tueur.

agence/dk/mre

Publié Modifié

Marches dans plusieurs villes

Plusieurs milliers de personnes ont rendu hommage dimanche, à Paris et en province, aux victimes des tueries de Mohamed Merah.

Des milliers de Parisiens ont participé à une marche silencieuse "contre le racisme, l'antisémitisme et le terrorisme" à l'appel de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), de SOS Racisme, de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT).

Ils étaient plus de 20'000, selon les organisateurs, 2800 selon la police. "Il était important de réaffirmer la dangerosité d'une idéologie fondée sur la haine" et que le pays "montre une capacité de réaction", a dit Dominique Sopo, président de SOS Racisme.

Six mille personnes, selon la police, ont participé dimanche à Toulouse à une marche multi-confessionnelle dans le quartier de la Roseraie avant de se recueillir devant l'école juive Ozar Hatorah.