Publié

La dépouille de Mohamed Merah suscite des interrogations

Mohamed Merah [France 2]
Le corps de Mohamed Merah pourrait être rapatrié en Algérie. - [France 2]
Les autorités musulmanes s'interrogent sur le sort à donner à la dépouille de Mohamed Merah alors que Nicolas Sarkozy pense à la prévention.

Les obsèques et le lieu de la sépulture de Mohamed Merah, l'auteur des tueries dans le sud-ouest de la France, font actuellement l'objet de tractations, rapporte lundi Le Parisien.

Les autorités musulmanes redoutent que sa tombe ne devienne un lieu de pèlerinage ou la cible d'actes de vengeance. "Cela risque de renforcer les tensions encore. Mais les musulmans ne veulent pas payer les pots cassés de ce qu'il a fait", s'inquiète Adbelatif Mellouki, membre du bureau du Conseil représentatif du culte musulman (CRCM) de la région Midi-Pyrénées, cité par le journal.

Rapatriement envisagé

Selon le quotidien, trois pistes sont actuellement à l'étude : un rapatriement de la dépouille de Mohamed Merah en Algérie, une sépulture anonyme en banlieue toulousaine ou un enterrement dans un carré musulman.

La famille algérienne de Mohamed Merah a entamé des démarches pour le faire inhumer en Algérie, dans la région de Médéa (80 km au sud d'Alger), d'où son père est originaire, a annoncé lundi à l'AFP son oncle maternel Djamel Aziri.

"Pour l'instant, il n'y a aucun obstacle. Il s'agit simplement de procédures en France", a-t-il ajouté, en assurant que les deux parents avaient donné leur aval.

Le jeune Français d'origine algérienne de 23 ans, qui a revendiqué les sept meurtres commis dans le sud-ouest de la France, a été tué jeudi dernier par la police au terme d'un assaut de plus de trente heures à son domicile toulousain. Lui-même, il avait souhaité être enterré en France, le pays "où il est né", a indiqué un responsable régional du Conseil français du culte musulman en se référant à des propos d'Abdelhgani Merah, un des frères du tueur.

ats/bri

Publié

Sarkozy veut "réfléchir"

Nicolas Sarkozy a admis lundi qu'il faudra "réfléchir" à la prévention des nouvelles formes de radicalisation islamiste illustrées par Mohamed Merah. Du fait de la nature même des démocratie, il peut y avoir des failles, a-t-il expliqué sur France Info. "Tant que vous n'avez pas fait un délit vous n'avez pas à être arrêté", a-t-il souligné.

Mohamed Merah s'était "auto-radicalisé par l'intermédiaire d'internet", a-t-il expliqué. Il a "basculé de la délinquance criminelle la plus ordinaire (...) au terrorisme le plus brutal sans aucun avertissement et sans aucune transition", a-t-il ajouté en rappelant que la police, qui avait entendu le jeune Français après des voyages en Afghanistan et au Pakistan, avait estimé qu'il n'avait pas participé à un camp d'entraînement.

Les services de sécurité des démocraties sont "sur les dents" pour chercher d'autres Mohamed Merah éventuels, a dit Nicolas Sarkozy, tout en qualifiant d'"outranciers" les propos de la candidate du Front national, Marine Le Pen, qui n'a de cesse de mettre en parallèle l'affaire Merah et l'immigration.

Le président français a en revanche rejeté les critiques émises, notamment par l'opposition, contre l'action des services de renseignement et de police, qui ont fait un travail "remarquable".