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A Cuba, le pape appelle à une "société rénovée et ouverte"

Benoît XVI est arrivé lundi à Cuba, où il a appelé à renforcer le rôle de l'Eglise catholique comme interlocuteur privilégié du régime communiste cubain.

Quatorze ans après son prédécesseur Jean Paul II, le pape Benoît XVI est arrivé lundi à Cuba. Il a appelé à l'édification d'une "société rénovée et ouverte" et pressé le régime communiste d'accorder plus de libertés à l'Eglise catholique pour qu'elle aide l'île dans cette époque de changement.

"Je vous implore de redonner de la vigueur à votre foi, de vous dire que vous vivez par et pour le Christ et, armés par la paix, le pardon et la compréhension, de vous évertuer à construire une société rénovée et ouverte, une société meilleure, plus digne d'humanité et qui reflète mieux la bonté de Dieu", a-t-il dit lors de la messe en plein air qu'il célébrait sur la place de la Révolution à Santiago de Cuba.

Fidèles par dizaines de milliers

Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient présentes, dont le président Raul Castro, au premier rang. Un incident s'est produit au début de la messe lorsqu'un homme a crié "A bas le communisme" avant d'être emmené par des agents de sécurité tandis que d'autres participants le huaient en scandant "Cuba, Cuba".

Papecastro [Ismael Francisco]
Papecastro [Ismael Francisco]

Le souverain pontife, qui venait du Mexique, avait atterri un peu plus tôt dans la journée de lundi à l'aéroport de Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays, où Raul Castro l'a accueilli. Dans une brève allocution, Benoît XVI a évoqué le souvenir de la visite de Jean Paul II en 1998, soulignant qu'elle avait laissé "une marque indélébile dans l'âme de tous les Cubains", qu'ils soient ou non croyants.

Des critiques voilées

Cette visite pontificale, a-t-il ajouté, était comme un bol d'air qui a donné "une force nouvelle à l'Eglise de Cuba" et a marqué "une nouvelle phase" dans les relations entre l'Eglise et l'Etat.

Alors qu'il avait lancé vendredi une pique inattendue au régime de La Havane, évoquant devant la presse l'échec du système communiste sur l'île et la nécessité d'un nouveau modèle économique, il a été moins critique dans sa première allocution en terre cubaine. Se livrant à une dénonciation voilée du capitalisme - il a imputé la crise économique "à l'ambition et à l'égoïsme de certains pouvoirs qui tiennent peu compte de l'intérêt véritable des individus et des familles" -, il a cependant dit "porter dans (son) coeur les aspirations justes et les désirs légitimes de tous les Cubains, quels qu'ils puissent être".

agences/olhor

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