Le groupe pétrolier français Total a interrompu la production et évacué son personnel de la plate-forme Elgin-Franklin (238 personnes) à la suite de la fuite de gaz survenue dimanche. La plate-forme produisait jusqu'alors neuf millions de mètres cubes de gaz par jour, l'équivalent de 3% de la production britannique de gaz naturel, ainsi que 60'000 barils par jour de brut léger.
L'entreprise assure que la fuite n'a pas eu pour l'instant un impact important sur l'environnement. Ce n'est pas l'avis de Frederic Hauge, qui dirige Bellona, un important groupe de défense de l'environnement norvégien suivant de près l'exploitation pétrolière en Mer du Nord. Estimant qu'il s'agissait "du puits de l'enfer", il a jugé que "le problème échappe à tout contrôle".
Zone d'exclusion maritime
La fuite de gaz sur Elgin-Franklin a formé un nuage suffisamment dense pour être visible d'autres plates-formes de la mer du Nord. Ainsi, Shell a décidé de suspendre, par mesure de précaution, ses activités de forage sur l'un de ses propres sites situé à proximité. La société néerlandaise a décidé d'évacuer le personnel de deux de ses installations.
Une zone d'exclusion maritime de 3,7 km a été mise en place autour de la plate-forme tandis que les avions et hélicoptères ont été interdits de survol.
Total a expliqué étudier toutes les options possibles pour faire face à la fuite, y compris le creusement d'un puits de secours - l'opération pourrait prendre environ six mois - ou une intervention sur la plate-forme pour sceller le puits.
afp/pym
Grosse chute en Bourse
Mais la compagnie a reconnu dans un communiqué en fin d'après-midi que la fuite "persistait". La perspective d'un incident majeur a fait lourdement chuter le titre à la Bourse de Paris qui perdait 5,96% à 38,56 euros à la fermeture, dans un marché en recul de 0,92%.