Après 48 heures de combats, le groupe armé islamiste Ansar Dine, appuyé par des éléments du mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), le grand groupe rebelle touareg, a pris le contrôle de Kidal (1.000 km au nord-est de Bamako)
Le chef d'Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, natif de Kidal, a fait peu après une entrée triomphale dans la ville, où il est arrivé "à la tête d'un cortège de véhicules" sur lesquels flottait le drapeau noir frappé du sceau du prophète, habituel emblème des salafistes et des islamistes radicaux, selon des témoins.
Le camp de la Garde nationale (armée) a été pillé en partie et incendié. Des maisons d'officiers ont également été pillées. Le gouverneur de la région et six autres officiels locaux sont détenus "en sécurité" chez un chef traditionnel, selon un responsable local.
Alliés de circonstance
Le MNLA, qui affiche une position laïque, ne partage pas les objectifs d'Ansar Dine (défenseur de l'islam, en arabe), qui vise l'instauration de la charia (loi islamique) mais les deux groupes combattent parfois ensemble l'armée malienne par stratégie.
Le nord du Mali subit depuis la mi-janvier une vaste offensive des rebelles touareg et de groupes islamistes. La junte au pouvoir depuis le coup d'Etat militaire qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré a invoqué l'échec du régime contre la rébellion pour justifier son putsch.
Les Etats-Unis se sont dit vendredi "très inquiets" de l'avancée des rebelles touaregs et ont pressé une nouvelle fois la junte militaire de se retirer.
afp/pym