La torchère qui faisait craindre une explosion sur une plateforme de Total en mer du Nord évacuée le week-end dernier s'est éteinte, a annoncé samedi le groupe pétrolier français, qui peut désormais concentrer ses efforts sur les opérations de colmatage.
"La torchère s'est éteinte d'elle-même, ce à quoi nous nous attendions", a ajouté un autre porte-parole, Brian O'Neill, précisant que Total avait fait cette première observation vendredi à la mi-journée et qu'un vol de reconnaissance mené samedi matin avait permis de vérifier que la torchère était effectivement bien éteinte.
L'origine de la fuite se situe à environ 4000 mètres en-dessous du plancher marin, et le gaz à haute pression s'échappe toujours au niveau de la plateforme.
200 personnes évacuées
La plateforme, où travaillaient plus de 200 personnes, est totalement évacuée depuis lundi, et une zone d'exclusion est en place à proximité, en raison du danger représenté par cette fuite qui constitue, selon Total, son "plus gros incident en mer du Nord depuis au moins dix ans".
Des experts craignaient que le gaz, qui se répand sous forme de condensat et de nuage volatile, entre au contact avec la torchère brûlant le gaz résiduel resté au niveau de la plateforme après son arrêt, et provoque une explosion.
Opération de colmatage
Le site laisse échapper environ 200.000 m3 de gaz par jour, selon les estimations de Total, pour qui l'incidence sur l'environnement est "relativement faible". Un constat partagé par Simon Boxall, océanographe à l'université britannique de Southampton.
Total a expliqué vendredi avoir "lancé" en parallèle deux opérations pour tenter de colmater la fuite: étouffer le puits à partir d'une base flottante et forer deux puits de dérivation pour soulager la pression du gaz et permettre l'injection de boues pour sceller la fuite. Ce dernier scénario peut prendre jusqu'à six mois.
La compagnie pétrolière a précisé qu'il fallait compter "sept à dix jours avant d'être en position pour commencer le forage". Le début de l'intervention sur la fuite pourrait être possible dans 8 jours si les pompiers ont autorisation d'accès, a ajouté le patron de Total Christophe de Margerie, précisant que la fuite provenait "d'une couche naturelle, pas d'un réservoir exploité".
De son côté, l'organisation de défense de l'environnement Greenpeace a décidé d'envoyer un bateau sur la zone avec une dizaine de spécialistes à bord.
afp/hend