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Une nouvelle percée des rebelles touareg menace la junte malienne

Des rebelles touareg ont pénétré samedi dans la ville de Gao, dernière place forte au nord du Mali des troupes d'une junte désormais prise en tenaille par la rébellion au nord.

Des tirs d'armes lourdes ont éclaté au cours de la matinée dans Gao, principale ville du nord, à un millier de km au nord-est de Bamako, et qui abrite l'état-major de l'armée malienne pour toute la région septentrionale.

Des rebelles touareg ont pénétré dans trois des huit quartiers de la ville, selon des témoignages concordants. A la mi-journée, les combats se concentraient autour des deux camps militaires de Gao, où les forces gouvernementales se sont réfugiées pour résister aux assaillants. Toujours selon des témoins, des islamistes prennent part à l'assaut.

Arborant longue barbe, drapeau noir frappé du sceau du prophète - habituelle bannière des salafistes et islamistes radicaux- , certains d'entre eux s'en sont pris à des débits de boissons. Ils criaient "Allah Akbar" (Dieu est grand) et "Ansar Dine", du nom du groupe armé du chef touareg Iyad Ag Ghaly, l'une des principales composantes de la rébellion.

Après la chute de Kidal vendredi, l'attaque sur Gao est un coup d'autant plus dur pour la junte qu'elle avait justement invoqué l'échec du régime à mater la rébellion pour renverser le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (dit ATT). (Lire: Les militaires ont renversé le président malien Amadou Toumani Touré)

Le nord-est du pays hors du contrôle de la junte

Kidal, à environ 300 km plus au nord-est vers la frontière algérienne, avait été prise par Ansar Dine, appuyé par le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), le grand groupe rebelle touareg, et des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La ville est tombée en un peu moins de 48 heures. (Lire: Les rebelles touareg prennent une ville stratégique au Mali)

Après l'évacuation par l'armée de Kidal, mais aussi de Ansogo et Bourem, c'est désormais l'essentiel du nord-est du pays qui est aux mains des rebelles touareg et de groupes islamistes qui mènent depuis la mi-janvier une vaste offensive pour "libérer" les territoires de l'Azawad, berceau des Touareg. Seules les garnisons de Gao et Tombouctou restent encore sous contrôle gouvernemental.

Acculée face aux rebelles, totalement isolée sur la scène internationale, la junte du Conseil national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE), par la voix de son chef, le capitaine Amadou Sanogo, avait déjà jugé vendredi la "situation critique".

afp/mre

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La force armée de la Cédéao en alerte

La Cédéao, l'organisation politique ouest-africaine (15 pays membres) a "mis en alerte une force armée de 2000 hommes" après la prise vendredi par les rebelles touareg de la ville malienne de Kidal, a affirmé samedi son président en exercice, le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara.

"Nous avons mis en alerte les forces d'attente au sein de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest", a déclaré Alassane Ouattara à la télévision publique ivoirienne, disant vouloir "préserver à tout prix l'intégrité territoriale du Mali".

"Nous avons 2000 hommes dans ces forces. Nous avons des équipements. Nous avons demandé à la communauté internationale de nous appuyer, d'appuyer le Mali" a poursuivi le président ivoirien, soulignant toutefois vouloir "éviter la guerre".

"Nous devons préserver à tout prix l'intégrité territoriale du Mali (...) nous devons réussir car, si le Mali est divisé, morcelé, c'est un mauvais exemple" a averti samedi Alassane Ouattara.