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En Colombie, les derniers militaires retenus par les Farc ont été libérés

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Quatre soldats colombiens libérés par les Frac expriment leur joie à leur joie à leur arrivée sur un aéroport militaire. - [Fernando Vergara]
Les dix derniers policiers et militaires retenus en otage ont été libérés par la guérilla des Farc lundi en Colombie. Le gouvernement juge cependant ce geste insuffisant pour ouvrir un dialogue.

Les dix derniers policiers et militaires retenus en otage ont été libérés par la guérilla des Farc lundi en Colombie. Ils étaient détenus depuis douze à quatorze ans. Ce geste est jugé toutefois insuffisant par le gouvernement pour ouvrir un dialogue avec la guérilla.

Les otages ont atterri en fin de journée à bord d'un hélicoptère du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) parti les chercher dans la jungle. Les dix policiers et quatre militaires, ont débarqué souriants et en uniforme, sur le tarmac de l'aéroport de Villavicencio, à 110 km au sud de Bogota.

La remise en liberté des otages avait été promise depuis plusieurs semaines par les rebelles marxistes des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Dix ans après l'échec de négociations avec le gouvernement, cette libération pourrait constituer un tournant pour les Farc. Ces derniers ont toujours considérés jusqu'ici les otages comme une monnaie d'échange pour les rebelles emprisonnés.

"Pari de la paix"

En février, les Farc ont renoncé aux enlèvements contre rançon qui assuraient une partie de leur financement. Ils ont en outre appelé le gouvernement à faire le "pari de la paix".

Toutefois le président colombien Juan Manuel Santos a réaffirmé que cet engagement était "insuffisant" même s'il a assuré "partager la joie des libérations" de lundi, lors d'une brève allocution télévisée. Cet engagement est "un pas dans la bonne direction", a souligné le chef de l'Etat qui a appelé à la libération de tous les civils.

Encore une centaine de personnes séquestrées

Le groupe rebelle détiendrait encore plus d'une centaine de personnes séquestrées, selon des associations colombiennes, même s'il n'en fait pas officiellement mention. Le gouvernement exige aussi en préalable à toute dialogue la fin définitive des attaques ou des attentats qui ont connu une recrudescence dans le pays, ainsi que l'arrêt du recrutement de mineurs.

agences/rber

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Chronologie des enlèvements politiques

Ces libérations referment le chapitre, marqué par la séquestration d'Ingrid Betancourt en 2002, des enlèvements à visée politique des otages perçus comme une monnaie d'échange contre des rebelles incarcérés.

2002
- La candidate à la présidentielle Ingrid Betancourt enlevée avec sa chef de campagne Clara Rojas dans le département de Caqueta (sud).

2003
- Deux otages, l'ex-ministre de la Défense Gilberto Echeverri et le gouverneur du département d'Antoquia (nord-ouest), Guillermo Gaviria, tués lors d'une tentative de sauvetage de l'armée.

2006
- Evasion du ministre du Développement Fernando Araujo après six ans de captivité, à la faveur d'une attaque militaire.

2007
- Les Farc annoncent la mort de onze élus du département Valle, tués dans un affrontement accidentel entre deux de ses unités.

2008
- Ingrid Betancourt libérée avec les trois otages américains et onze militaires, grâce à une une opération d'inflitration de l'armée.

2009
- Le dernier homme politique séquestré, le douzième élu du département de Valle, remis à une mission humanitaire.

2010
- L'armée libère un général et un sergent de la police, ainsi qu'un colonel de l'armée, enlevés en 1998.

2011
- Les Farc promettent de libérer deux policiers et un soldat.

2012
- La guérilla renonce officiellement à la pratique de l'enlèvement contre rançon et promet de libérer les dix derniers policiers et militaires en captivité depuis plus de douze ans.