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L'aide suisse suspend ses activités dans le nord du Mali

Les populations font face à un risque imminent de graves pénuries alimentaire, selon Amnesty. [Luc Gnago]
Les populations font face à un risque imminent de graves pénuries alimentaire, selon Amnesty. - [Luc Gnago]
La coopération suisse au développement (DDC) a suspendu ses activités dans le nord du Mali jeudi en raison de l'insécurité.

Les programmes de la coopération suisse au développement ne sont actuellement plus poursuivis que dans la région de Sikasso, au sud du Mali, la seule accessible. L'appui direct à l'Etat malien est aussi gelé depuis le putsch.

Les programmes humanitaires dans le nord soutenus par la Suisse à travers le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été suspendus suite aux avancées militaires des rebelles.

Il s'agit maintenant pour les agences de l'ONU et le CICR de négocier avec les rebelles pour rétablir l'accès.

Projets de développement gelés

Parmi les projets de développement de la DDC gelés depuis deux semaines figurent notamment des programmes de santé, d'aménagement du territoire et d'adduction d'eau à Tombouctou. La DDC soutient aussi des écoles pour les nomades.

Seule Sikasso, au sud, reste accessible et permet des activités relatives à la sécurité alimentaire, l'éducation et la formation professionnelle.

Sud aussi menacé

Mais en raison des sanctions imposées au pays par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), des coupures de courant et du manque de carburant, "la situation pourrait tourner au sud aussi ainsi que dans la capitale Bamako", craint Hansjuerg Ambühl, chef de la division Afrique de l'Ouest de la DDC.

La DDC est active au Mali depuis près de 35 ans. Le pays fait partie des 17 pays et régions prioritaires de l'aide helvétique. Le budget alloué à cet Etat s'élevait à 15 millions de francs par année pour la période de 2007 à 2011, soit 75 millions.

agences/hend

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Le Mali "au bord d'un désastre humanitaire"

Le Nord du Mali, sous le contrôle de la rébellion touareg et de groupes islamistes, est "au bord d'un désastre humanitaire majeur", affirme jeudi dans un communiqué Amnesty international, qui rapporte notamment des cas de jeunes filles enlevées dans ces régions.

Les trois principales villes du nord du pays, Gao, Kidal et Tombouctou, "ont été la scène de pillages, d'enlèvements et de chaos depuis leur occupation par des groupes armés en fin de semaine passée", écrit l'organisation de défense des droits de l'Homme.

"Les populations font face à un risque imminent de graves pénuries alimentaire et médicale qui pourraient entraîner de nouvelles pertes humaines", selon Amnesty.

Les Arabes annoncent la création d'un mouvement politico-militaire

La communauté arabe du nord du Mali a annoncé jeudi à Nouakchott la prochaine création d'un mouvement politico-militaire multiethnique pour contrer "la déstabilisation de nos régions du Nord" en proie au chaos. "Les jours à venir verront la formation d'un mouvement en concertation avec les différentes composantes sociales qui cohabitent avec nous dans la même région (Arabe, Touareg, Sonrai, Bella, Peul, etc)", indique le porte-parole de la communauté.

"Ce mouvement, qui sera composé d'une branche armée et d'une branche politique, assurera par tous les moyens légaux la sécurité afin de faciliter la libre circulation des personnes et des biens et permettre à nos populations l'accès à un minimum vital en denrées alimentaires", ajoute-t-il.