Vendredi, jour de commémoration du procès et de la crucifixion du Christ, Benoît XVI a présidé à la vénération de la Croix dans la basilique Saint-Pierre.
Il devait ensuite célébrer dans la soirée la traditionnelle Via Crucis (chemin de Croix) au Colisée, où des milliers de chrétiens furent martyrisés dans l'Antiquité.
Protéger la famille
Les méditations du chemin de croix ont été rédigées pour la première fois par un couple, Danilo et Anna Maria Zanzucchi, du mouvement de laïcs Focolari, apprécié par le pape pour sa spiritualité inspirée des Franciscains, et de plus en plus représenté au Vatican. Leur réflexion part des remises en causes de la famille et du couple traditionnels dans la société contemporaine, pour s'élargir à une dénonciation du consumérisme et du non-engagement.
Le pape avait réaffirmé en Amérique Latine l'urgence de protéger la famille traditionnelle face à des réformes qui la remettent en cause (divorce, mariage homosexuel, etc). Ces méditations mentionnent la "protection morale" des enfants mais pas directement le scandale pédophile.
Le prédicateur du pape, le capucin Raniero Cantalamessa, a lui évoqué les "souffrances des enfants innocents". Dans une allusion apparente aux prêtres pédophiles, il a observé: "Combien de délits atroces restés, ces derniers temps, sans coupable. Combien d'affaires irrésolues". Il a appelé les responsables à "confesser leur faute" et à "ne pas emporter leur secret dans la tombe".
Prières pour la Syrie
La situation des chrétiens d'Orient face à l'islamisme et aux conflits, particulièrement en Syrie, est un autre sujet de préoccupation au Vatican. Jeudi, les offrandes de la messe ont ainsi été consacrées aux Syriens victimes de la guerre, pour lesquels le pape avait fait un don de 100'000 dollars le week-end dernier.
Plusieurs évêques et religieux ont exprimé leur extrême inquiétude dans les médias du Vatican, demandant l'application du plan de Kofi Annan pour un retour à la paix en Syrie.
ats/vkiss
La célébration dans le monde
Le nonce apostolique à Damas, Mgr Mario Zenari, a plaidé vendredi sur Radio Vatican "en faveur d'un effort de bonne volonté, de la part de toutes les parties, pour que l'occasion ne soit pas perdue".
A Jérusalem, catholiques et protestants commémoraient aussi la crucifixion du Christ, le patriarche latin Mgr Fouad Twal avait souligné jeudi l'angoisse des chrétiens, "confrontés chaque jour au manque de liberté et de paix, aux vexations, aux souffrances et même au martyre".
A Cuba, la télévision d'Etat a retransmis la cérémonie du Vendredi Saint à la cathédrale de La Havane. Le régime communiste avait accepté la semaine dernière une requête du pape pour que ce jour soit déclaré férié.
Aux Philippines, plusieurs catholiques ont été cloués sur des croix, un type de dévotion désormais réprouvé par l'Eglise et devenu un quasi-spectacle pour les touristes.