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Lancement imminent du satellite nord-coréen alors que Kim Jong-Un a été sacré

La salle de contrôle du centre spatial chargé du lancement du satellite Kwangmyongsong-3. [AFP - Pedro Ugarte]
La salle de contrôle du centre spatial chargé du lancement du satellite Kwangmyongsong-3. - [AFP - Pedro Ugarte]
La Corée du Nord a annoncé mercredi le remplissage en carburant de sa fusée, ignorant les condamnations de la communauté internationale. Kim Jong-Un a été désigné "premier secrétaire" lors d'une réunion historique du parti.

Le régime nord-coréen a clairement fait savoir mercredi qu'il refusait de se soumettre aux injonctions de l'étranger. Il a confirmé que le satellite Kwangmyongsong-3 (Etoile brillante) avait déjà été installé mardi dans le troisième et dernier étage de la fusée Unha-3.

La date du tir "sera décidée par mes supérieurs", a indiqué Paek Chang-Ho, directeur du Centre de contrôle des satellites. Le lanceur Unha-3 est censé décoller du centre spatial de Tongchang-ri (nord-ouest) entre jeudi et lundi afin de mettre en orbite héliosynchrone un satellite d'observation terrestre.

Pressions internationales

Le régime nord-coréen affirme que le satellite est à usage civil, mais les Etats-Unis et leurs alliés sud-coréen et japonais accusent Pyongyang de préparer en fait un essai de missile balistique. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé le régime à renoncer au tir de la fusée si il aspire à un "avenir de paix".

Kim Jong-Un, fils et successeur de Kim Jong-Il. [KEYSTONE - Korean Central TV of the North]
Kim Jong-Un, fils et successeur de Kim Jong-Il. [KEYSTONE - Korean Central TV of the North]

La Russie condamne également ce projet tandis que la Chine, unique alliée de poids de Pyongyang, a exprimé ses inquiétudes et appelé à la retenue.

Pyongyang se veut rassurant

Les autorités nord-coréennes soutiennent cependant qu'elles n'ont rien à cacher et ont à cet effet invité des dizaines de journalistes étrangers à visiter le centre spatial de Tongchang-ri.

La Corée du Nord n'a jamais réussi jusqu'à présent à mettre un satellite en orbite, malgré deux essais en 1998 et 2009. La résolution 1874 adoptée en 2009 par le Conseil de sécurité de l'ONU exige que Pyongyang "ne procède à aucun nouvel essai nucléaire ou tir recourant à la technologie des missiles balistiques".

agences/bri

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Kim Jong-Un devient "premier secrétaire"

Le tir de la fusée est le point d'orgue des manifestations du centième anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Kim Il-Sung est le père de l'ancien dirigeant Kim Jong-Il, qui lui avait succédé à sa mort en 1994, et le grand-père de Jim Jong-Un, qui a pris la suite de Jong-Il après son décès en décembre dernier.

Agé de moins de 30 ans, Kim Jong-Un a été nommé mercredi "premier secrétaire" du Parti du Travail de Corée (PTC), au cours de la 4e conférence extraordinaire du parti unique. Ce titre n'existait pas auparavant.

Secrétaire général de son vivant, Kim Jong-Il, mort le 17 décembre dernier à l'âge de 69 ans, a reçu le titre honorifique de "secrétaire général éternel" du PTC.

Selon le quotidien officiel du PTC, Pyongyang a par ailleurs nommé un nouveau ministre des forces armées, Kim Jong-Gak, signe, selon les observateurs, d'un changement de génération au sein de l'élite orchestré par Kim Jong-Un pour asseoir son autorité sur les militaires.

Les Sud-Coréens votent

Les Sud-Coréens ont voté mercredi pour des élections législatives éclipsées dans les médias internationaux par le lancement programmé de la fusée nord-coréenne.

Les conservateurs du parti Saenuri au pouvoir, malmenés par un mécontentement croissant face au pouvoir des grandes entreprises qui dominent l'économie, étaient au coude à coude avec la gauche dans les dernières intentions de vote.

Avec 162 sièges sur 299, les conservateurs disposent d'une majorité confortable dans l'assemblée sortante et le chef de l'Etat est issu de leurs rangs.

Le scrutin fait figure de tour de chauffe avant la présidentielle de décembre, pour laquelle est candidate Park Geun-hye, fille de l'ex-dictateur Park Chunghee.