Aung San Suu Kyi rencontrait mercredi le président birman Thein Sein à Naypyidaw. Cet entretien, le 2e en huit mois, confirme la place centrale que la chef de file de l'opposition occupe désormais dans l'échiquier politique.
L'opposante est arrivée en début de journée par avion dans la capitale. Elle a pénétré en voiture dans la résidence du chef de l'Etat, a constaté une journaliste de l'AFP. La réunion a commencé juste après 11h00 locales (04h30 GMT).
Repas avec la famille du président
La lauréate du prix Nobel de la paix "déjeunera avec la famille du président après leur entretien", a précisé de son côté Khun Tha Myint.
Aung San Suu Kyi avait déjà été invitée en août par Thein Sein, au pouvoir depuis l'auto-dissolution de la junte en mars 2011 dans le cadre d'une transition contrôlée par les militaires. Cette rencontre est considérée par les analystes comme ce qui a permis le retour de l'opposante dans le jeu politique légal, après 15 ans de résidence surveillée.
Agée de 66 ans, la cheffe de file siégera pour la première fois de sa vie au parlement, le 23 avril.
afp/bri
Une "Dame" devenue incontournable
La "Dame" est devenue une interlocutrice incontournable de la vie politique, aux côtés d'un régime qui a besoin d'elle pour légitimer ses réformes visant la levée des sanctions occidentales.
Des rumeurs récentes avaient fait état de la possible entrée de l'opposante au gouvernement si elle était élue députée. Elle avait cependant rejeté l'hypothèse, qui impliquerait qu'elle démissionne du parlement, où elle siégera dès le 23 avril.
Certains observateurs prêtent au président l'intention de la nommer à un poste de conseiller, peut-être en charge de la réconciliation avec les rébellions des minorités ethniques.
Le régime s'ouvre
Le contexte politique birman a profondément évolué ces derniers mois, au rythme des réformes impulsées par le régime. Même les observateurs les plus optimistes en Occident ne les espéraient pas aussi radicales.
Le parti de Aung San Suu Kyi, la LND, a retrouvé ses statuts légaux et a remporté 43 sièges sur les 44 qu'elle briguait aux partielles, devenant la première force d'opposition du pays.
Pour la première fois depuis plusieurs années, un chef de gouvernement occidental va se rendre en Birmanie. Il s'agit du Premier ministre britannique David Cameron, qui doit s'entretiendra vendredi avec Thein Sein, puis avec l'opposante.