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Malgré la présence des observateurs, les violences continuent en Syrie

La ville de Homs est à nouveau bombardée quotidiennement. [Bambuser]
La ville de Homs est à nouveau bombardée quotidiennement. - [Bambuser]
Le cessez-le-feu en Syrie est de nouveau mis à mal lundi par des combats et des bombardements de l'armée, au premier jour de la mission des observateurs de l'Onu.

De violents combats opposent lundi soldats syriens et déserteurs à Idleb (nord-ouest), les bombardements de l'armée se poursuivent à Homs et trois civils ont été tués, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au premier jour de la mission des observateurs internationaux en Syrie.

Dans la région de Hama, l'armée a procédé à des dizaines d'arrestations lors d'une campagne de perquisitions à Khattab et dans la ville même de Hama.

Dimanche déjà, le fragile cessez-le-feu en Syrie a été compromis par des bombardements à Homs, alors que les premiers observateurs de l'Onu arrivaient à Damas. Neuf civils ont été tués, selon l'OSDH. Le régime a attribué ces violences aux "groupes terroristes", dénonçant une intensification "hystérique" de leurs attaques.

Washington sceptique

L'entrée en vigueur jeudi matin du cessez-le-feu prévu par le plan Annan a marqué une importante baisse du nombre de morts, mais les violences n'ont pas cessé pour autant: au total, 55 personnes ont été tuées en Syrie depuis.

"Ce regain de violence fait douter à nouveau sérieusement de la volonté du régime" de respecter le cessez-le-feu, a commenté dimanche l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est lui aussi déclaré "très inquiet" de la situation. L'armée n'a en effet toujours pas retiré ses chars des villes, alors que le plan Annan prévoyait qu'elle le fasse 48 heures avant le cessez-le-feu.

Mission périlleuse

Cette poursuite des hostilités rend périlleuse la mission des 30 observateurs militaires non armés mandatés par la résolution 2042 adoptée samedi à l'unanimité des quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

Six d'entre eux sont arrivés dimanche et doivent commencer à travailler lundi matin. Leur première tâche sera "d'établir un quartier général opérationnel" à Damas, a expliqué un porte-parole de l'ONU. Ils prendront ensuite contact avec le gouvernement et l'opposition afin d'expliquer leur rôle, puis se rendront dans d'autres villes pour y établir des bases.

"Il relève de la responsabilité du gouvernement syrien de garantir la liberté d'accès, et de mouvement [des observateurs] dans le pays", a déclaré lundi Ban Ki-moon depuis Bruxelles. Il a appelé Bachar el-Assad à s'assurer que les observateurs ne soient pas entravés dans leur travail.

Les autres observateurs devraient les rejoindre dans les prochains jours. Au total, la mission devrait compter 250 hommes, mais son déploiement nécessitera une nouvelle résolution.

agences/rber/ptur

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En Syrie, plus de 11'000 morts depuis le début de la révolte

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) fait état lundi de 11'117 morts en Syrie depuis le début, mi-mars 2011, de la révolte populaire.

Cinquante-cinq personnes ont été tuées depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu jeudi. Outre l'arrêt des hostilités, ce plan prévoit le droit de manifester pacifiquement et la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la révolte populaire.

Selon l'OSDH, plus de 100'000 personnes sont ou ont été détenues durant ces treize derniers mois.