Une Suissesse a été enlevée à Tombouctou au Mali

La Suisse a confirmé lundi l'enlèvement d'une de ses ressortissants au Mali, résidant à Tombouctou, selon un communiqué du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à Berne.

Ce rapt avait été annoncé dans un premier temps par des sources locales. "Une ressortissante suisse a été enlevée ce dimanche à Tombouctou par des hommes armés", avait déclaré à l'AFP Mohamed Ould Hassen, fonctionnaire au gouvernorat de Tombouctou. Confirmant l'information, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a indiqué dans un communiqué que son Centre de gestion des crises était en charge du cas, en collaboration avec fedpol et le service de renseignement de la Confédération.

"Le DFAE est en contact avec la famille de cette Suissesse. En outre, le bureau de coordination de la Direction du développement et de la coopération (DDC) à Bamako ainsi que l'ambassade de Suisse à Dakar sont en relation avec les autorités locales", ont ajouté les services de Didier Burkhalter. "Le DFAE fera tout ce qui est en son pouvoir afin de parvenir à ce que la victime soit libérée saine et sauve", ont-ils souligné.

Une missionnaire?

Selon un habitant de Tombouctou, Yehia Tandina, la femme a été enlevée par des hommes armés et enturbannés dimanche après-midi. La femme serait une missionnaire chrétienne d'une quarantaine d'années très impliquée dans les actions sociales. Elle vivait depuis longtemps à Tombouctou où elle était une des dernières Occidentales encore présente.

Les sources ont en outre précisé qu'elle a été enlevée dans le quartier d'Abaradjou où elle séjournait depuis la prise de Tombouctou le 1er avril par des éléments touaregs et islamistes. Selon un résident, la femme "est bien connue dans la ville. Elle y déambulait en essayant de convertir les gens".

Couple suisse enlevé en 2009

Depuis 2009, le DFAE recommande aux Suisses de ne pas se rendre au Mali en raison du risque très élevé d'enlèvement. En janvier 2009, un couple suisse avait été enlevé dans la zone frontalière entre le Mali et le Niger alors qu'il revenait d'un festival culturel avec d'autres membres d'un groupe de touristes. L'un des otages, un Britannique, avait été assassiné. La Suissesse avait finalement été libérée en avril 2009 et son mari en juillet de la même année.

L'enlèvement de la Suissesse dimanche porte à 21 le nombre d'otages enlevés au Sahel. Vingt sont retenus par l'organisation AlQaïda au Magrheb islamique (Aqmi) ainsi que par le groupe dissident Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).

ats/mre