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L'ONU autorise le déploiement de 300 observateurs en Syrie

Les membres du Conseil de sécurité se réuniront samedi à 11h (17h en Suisse). [REUTERS - Allison Joyce]
Les membres du Conseil de sécurité se sont réunis samedi à 11h (17h en Suisse). - [REUTERS - Allison Joyce]
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté samedi une résolution autorisant l'envoi de 300 observateurs en Syrie pour surveiller un cessez-le-feu.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté samedi à l'unanimité une résolution autorisant l'envoi de 300 observateurs en Syrie. Ceux-ci auront pour mission de surveiller un cessez-le-feu sérieusement compromis par la mort de plus de 200 personnes depuis son instauration il y a 10 jours.

Les 300 observateurs militaires non armés doivent être déployés "rapidement" et "pour une période initiale de 90 jours", selon le texte, mais il faudra d'abord que le chef de l'ONU Ban Ki-moon détermine si "la consolidation" du cessez-le-feu permet ce déploiement. Les Etats-Unis ont déjà menacé de ne pas prolonger cette mission au-delà de trois mois.

Le Conseil national syrien (CNS), principal groupe de l'opposition, a salué la résolution mais estimé qu'un plus grand nombre d'observateurs devraient être déployés. Un avis partagé par la Turquie, frontalière de la Syrie et où se trouvent quelque 25'000 réfugiés syriens. Le premier ministre turc Recep Tayip Erdogan a estimé que des "milliers" d'observateurs ne seraient pas de trop.

Danger

La mission des observateurs s'annonce à haut risque, alors que de nouvelles violences ont fait samedi 11 morts à travers le pays. C'est la première fois que des Casques bleus sont envoyés dans une zone de conflit sans armes et sans un accord formel de cessez-le-feu.

La Russie, grand allié de Damas qui a bloqué deux résolutions condamnant la répression avant d'adopter les deux projets prévoyant l'envoi d'observateurs, a appelé gouvernement et opposition à mettre fin aux violences et à coopérer afin de faire respecter le plan de l'émissaire international Kofi Annan.

Le régime et l'opposition s'accusent mutuellement de violer quotidiennement la trêve instaurée le 12 avril conformément au plan Annan.

Observateurs à Homs

De leur côté, les observateurs déjà en Syrie se sont rendus à Homs, troisième ville du pays surnommée la "capitale de la révolution" par les militants.

Ils ont notamment visité le quartier de Baba Amr, repris par l'armée le 1er mars au terme d'un mois de pilonnage incessant et meurtrier, et rencontré, selon l'agence officielle Sana, le gouverneur de la province, et des habitants ainsi que des déserteurs de l'Armée syrienne libre (ASL), selon des vidéos de militants.

Depuis l'instauration de la trêve, l'armée a quasiment quotidiennement bombardé des quartiers, notamment dans le centre de Homs, qui échappent encore à son contrôle. Six civils ont été tués vendredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui a rapporté l'arrêt du pilonnage dans la nuit.

afp/hend

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L'opposition syrienne salue le vote à l'ONU sur l'envoi d'observateurs

Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne, a salué samedi le vote du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant l'envoi de 300 observateurs pour surveiller le cessez-le-feu, affirmant qu'il répondait aux "demandes du peuple syrien".

Nouveaux morts

Samedi, neuf déserteurs ont péri dans une embuscade tendue par les forces gouvernementales syriennes dans la province d'Alep (nord) et deux civils ont été tués à Deraa (sud) et à Qousseir (centre), selon l'OSDH.

A Damas, dans le quartier de Mazzé, une "forte explosion" a été entendue sur une base militaire, ont indiqué les militants sans préciser son origine.

Au total, les violences ont fait au moins 11'100 morts en 13 mois et des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées, selon l'OSDH. Les autorités affirment avoir libéré 4000 détenus depuis novembre.

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) a lancé un appel aux dons pour recueillir 84 millions de dollars (76 millions de francs) qui permettront de venir en aide aux 60'000 Syriens réfugiés en Jordanie, au Liban, en Turquie et en Irak.