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La Suisse veut pouvoir réintroduire des contrôles aux frontières

La situation migratoire à la frontière gréco-turque devrait être au centre des débats. [NIKOS ARVANITIDIS]
La situation migratoire à la frontière gréco-turque devrait être au centre des débats. - [NIKOS ARVANITIDIS]
Lors de la réunion des ministres de l'intérieur européens et des Etats tiers à Luxembourg, la Suisse a affirmé son souhait de pouvoir décider elle-même de réintroduire des contrôles à ses frontières.

Les ministres de l'intérieur de l'Union européenne discutent jeudi d'une collaboration renforcée avec les Etats tiers en matière de réadmission des migrants, mais aussi d'une amélioration des contrôles aux frontières extérieures de l'Espace Schengen et en particulier de la pression migratoire à la frontière gréco-turque.

Le sujet avait déjà été mis en avant par plusieurs Etats membres de l'Union en décembre. Dans l'intervalle, la présidence danoise de l'UE a rédigé un document qui doit fournir des réponses réalistes "aux défis actuels" dans le domaine des migrations.

Contrôles aux frontières

Comme la France et l'Allemagne, la Suisse veut décider elle-même quand elle doit réintroduire des contrôles à ses frontières, a déclaré jeudi Simonetta Sommaruga à son arrivée à Luxembourg. Les Etats membres de l'Espace Schengen doivent toutefois discuter des conditions permettant de prendre une telle décision.

Paris et Berlin demandent à ce que la question soit évoquée lors de cette rencontre, bien que la discussion dure depuis bientôt une année et que la présidence danoise de l'UE ne prévoie de reprendre le débat qu'en juin. Le couple franco-allemand demande à ses partenaires d'accepter de rétablir des contrôles aux frontières nationales pendant un mois en cas de défaillance à une frontière extérieure de l'espace Schengen cette mesure pourrait être prolongée si nécessaire.

Clause de sauvegarde

Simonetta Sommaruga entend aussi profiter de son voyage à Luxembourg pour discuter de l'activation de la clause de sauvegarde avec certains de ses collègues européens directement concernés par cette décision. "C'est une bonne occasion de leur expliquer le raisonnement du Conseil fédéral", a-t-elle fait valoir.

Le sujet ne devrait toutefois pas être évoqué officiellement lors de cette réunion. La commissaire européenne Cecilia Malmström, chargée des affaires intérieures, a certes jugé la décision suisse "illégale", mais elle a souligné que l'affaire était du ressort de son collègue Laszlo Andor, en charge de l'emploi et des affaires sociales, et de la cheffe de la diplomatie Catherine Ashton.

Certains des huit pays concernés (Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie, Slovénie et République tchèque) ont été fâchés par la décision du Conseil fédéral. Ils estiment que les Vingt-Sept doivent réagir ensemble et soutiennent la volonté de la Commission européenne d'aborder la question lors du prochain comité mixte sur la libre circulation en juin.

ats/mre

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