Quatre bombes ont explosé dans des poubelles à Dniepropetrovsk, dans le centre-est de l'Ukraine, près de lieux très fréquentés. Les déflagrations ont eu lieu à peu d'intervalle les unes des autres, entre 11h50 et 13h00 locales (10h50 et 12h00 suisses).
"Au total 27 personnes" ont été blessées dans les trois premières déflagrations, a précisé le ministère ukrainien de l'Intérieur, qui fait état de blessés par la dernière explosion, sans préciser le bilan. "Vingt-cinq victimes ont été hospitalisés", ont ajouté les autorités, sans pouvoir donner d'informations sur leur état.
Défi au pays
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a qualifié de "défi lancé au pays entier" ces incidents survenus à six semaines du lancement de l'Euro 2012 de football, que l'Ukraine coorganise avec la Pologne. "Les meilleurs enquêteurs" seront mobilisés, a-t-il promis. Le parquet ukrainien a décidé de traiter ces actes comme "terroristes".
"Un attentat dans notre région est une chose exceptionnelle et le contexte de l'Euro 2012 nous rend particulièrement attentifs à ce genre d'événements", a indiqué le Premier ministre polonais Donald Tusk. Le chef du gouvernement polonais a assuré que les services des renseignements des deux pays étaient en contact sur l'affaire.
Dniepropetrovsk est l'un des centres industriels ukrainiens les plus importants. La ville située à 400 km de la capitale Kiev n'accueille pas de match du championnat d'Europe des Nations. Elle est en outre le lieu de naissance de l'opposante Ioulia Timochenko.
Affaire Timochenko en toile de fond
Les attentats à la bombe sont rares en Ukraine, où les tensions politiques sont importantes depuis que Ioulia Timochenko a commencé à purger une peine de prison de sept ans, en octobre. L'opposante a été condamnée pour avoir abusé de ses pouvoirs lors de son deuxième mandat de premier ministre entre 2007 et 2010, ce qu'elle nie.
L'opposante, âgée de 51 ans, souffre du dos et a entamé en fin de semaine dernière une grève de la faim pour dénoncer ce qu'elle estime être une vengeance personnelle du président Viktor Ianoukovitch, élu en 2010, et pour protester contre la "répression politique" et des violences qu'elle a subies en prison.
L'UE et plusieurs pays européens ont exprimé cette semaine leur inquiétude sur la situation de l'opposante. Si aucun progrès n'est constaté dans les prochaines semaines, certains dirigeants pourraient remettre en cause leur présence à l'Euro 2012.
agences/olhor