Le produit intérieur brut (PIB) de l'Espagne a reculé de 0,3% au premier trimestre par rapport au dernier trimestre 2011. Cela confirme le retour officiel du pays en récession puisque ce dernier avait déjà enregistré une baisse de 0,3% au trimestre précédent. Cette tendance avait déjà été pressentie par le gouvernement lui-même et nombre d'économistes.
La Banque d'Espagne, plus pessimiste, tablait pour sa part sur un repli de 0,4% du PIB. En publiant ce chiffre provisoire lundi, l'Institut national de la statistique (INE) a expliqué que cette situation est la conséquence d'une contribution plus négative de la demande nationale (notamment, la consommation des ménages), compensée partiellement par une contribution positive de la demande extérieure (exportations et tourisme).
Taux de chômage en hausse
L'Espagne, privée dès 2008 de son moteur, la construction, au moment où éclatait la crise internationale, oscille depuis entre récession et croissance molle, tandis que le taux de chômage augmente régulièrement, au point d'atteindre le taux historique de 24,44% de la population active au premier trimestre.
Le gouvernement espagnol a reconnu vendredi vivre "peut-être un des moments les plus durs pour son économie" mais s'est voulu optimiste pour l'avenir. Le ministre de l'Economie, Luis de Guindos, qui prévoit un PIB amputé de 1,7% en 2012, dont les deux premiers trimestres négatifs, a ainsi promis une sortie de la récession en 2013, avec une hausse de 0,2% du PIB, avant selon lui de renouer franchement avec la croissance (+1,4% en 2014, +1,8% en 2015).
La Fondation des caisses d'épargne (Funcas), plus pessimiste, attend sept trimestres de baisse de l'activité (en incluant le dernier trimestre 2011), ce qui augure d'une sortie de récession au second semestre 2013. Pour Commerzbank, l'Espagne sera le seul pays en zone euro encore dans le rouge en 2013, prévoyant -0,3%. Natixis prédit -0,5%, tout comme Standard and Poor's.
afp/ptur
Standard and Poor's dégrade neuf banques espagnoles
L'agence de notation Standard and Poor's a dégradé lundi d'un à deux crans les notes de neuf banques espagnoles, dont Santander et BBVA, ainsi que celle de la confédération des caisses d'épargne (Ceca). S&P menace en outre de faire de même avec deux autres banques du pays, CaixaBank et Bankia.
Le secteur bancaire espagnol est l'une des grandes sources d'inquiétude des marchés, car il est fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008. La Banque d'Espagne a d'ailleurs révélé vendredi que le secteur accumulait pour 184 milliards d'euros d'actifs immobiliers problématiques fin 2011, soit 60% de son portefeuille.
Jeudi soir, Standard and Poor's avait abaissé de deux crans la note souveraine de l'Espagne, de A à BBB+, et indique lundi que la dégradation des notes des banques en est la conséquence directe. "Nous percevons une probabilité croissante que l'Etat espagnol doive fournir un soutien budgétaire supplémentaire au secteur bancaire", explique-t-elle, ce qui menacerait le devoir de réduction du déficit.