La présidente du Front national Marine Le Pen a annoncé mardi qu'elle voterait blanc au second tour de la présidentielle, refusant d'accorder sa confiance tant au président sortant Nicolas Sarkozy qu'au socialiste François Hollande, qui, "pour l'un cherche à faire gagner la droite, pour l'autre cherche à faire gagner la gauche, mais s'ingénient tous les deux depuis 30 ans à faire perdre la France",
La leader de l'extrême droite, qui s'exprimait à l'issue du défilé annuel du parti en hommage à Jeanne d'Arc, a cependant laissé ses électeurs libres de leur choix.
Chacun doit voter en son âme et conscience
"Je n'accorderai ni confiance, ni mandat à ces deux candidats", a-t-elle déclaré, avant de préciser: "Dimanche, je voterai blanc et en juin je voterai Bleu Marine." Marine Le Pen, qui a obtenu 17,9% au premier tour de scrutin, a demandé à ses électeurs de voter "librement". "Chacun d'entre vous fera son choix en son âme et conscience, selon sa sensibilité", a-t-elle dit.
"Nous avons imposé nos thèmes dans cette élection, nous sommes devenus le centre de gravité de la vie politique française, les débats aujourd'hui se structurent autour de nos propositions", s'est encore réjouie Marine Le Pen.
Dans le même temps, elle a ironisé sur la "danse du ventre" des deux finalistes. "Quel effet cela vous fait-il de passer du statut de fascistes xénophobes à Français ayant de vraies préoccupapitons et à qui il faut parler ?" a-t-elle demandé.
Défilé en ville de Paris
Avant cette déclaration officielle, Marine Le Pen avait défilé à Paris en compagnie de son père Jean-Marie Le Pen à l'occasion de la traditionnelle marche du 1er Mai du Front national en hommage à Jeanne d'Arc. Le cortège est parti de la place du Palais Royal pour rallier celle de l'Opéra.
Aux cris de "On est chez nous!" ou "Ni droite ni gauche, bleu Marine!", le cortège du FN s'est élancé vers 10h45, faisant une halte obligée devant la statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides. En plus de son père, Marine Le Pen était flanquée de son directeur de campagne Florian Philippot, de l'avocat Gilbert Collard, président du comité de soutien de l'ex-candidate, et du député européen Bruno Gollnisch.
afp/boi
Sarkozy et Hollande s'expriment aussi
Nicolas Sarkozy a lui célébré la "valeur travail" au cours d'une "vraie fête du travail", devant des dizaines de milliers de partisans, 200'000 selon son camp, agitant des drapeaux bleu-blanc-rouge place du Trocadéro à Paris.
"Je veux un nouveau modèle français où la réussite ne sera plus regardée avec suspicion mais comme un exemple. Nous ne voulons pas de la jalousie, de l'amertume, de la lutte des classes. Nous ne voulons pas du socialisme", a tonné le président sortant, réitérant ses récentes attaques contre les syndicats.
"Posez le drapeau rouge et servez la France. Votre rôle n'est pas de faire de la politique, votre rôle est de défendre les salariés", a-t-il lancé à l'adresse des syndicats, qui défilaient au même moment à 4 kilomètres de là.
"Je ne peux pas accepter qu'il y ait ici, en France, une bataille le 1er mai contre le syndicalisme", lui a répondu François Hollande, avant d'accuser Nicolas Sarkozy de "céder à nouveau à cette tentation d'opposer les uns et les autres".
Le candidat socialiste a passé la journée à Nevers pour marquer le 19e anniversaire de la mort de l'ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy. Le député corrézien a rendu hommage à cet ouvrier et syndicaliste qui a accédé aux plus hautes fonctions de l'Etat avant de mettre fin à ses jours le 1er mai 1993.